Dans le cadre des travaux qui ont débuté sur le pont d’Oléron pour une durée de trois mois, une première fermeture totale du pont a eu lieu dans la nuit du mercredi 31 janvier au jeudi 1er février.
Selon le département de la Charente-Maritime qui a proposé tout récemment une visite du chantier, « ces travaux sont nécessaires au niveau des piles 17, 21 et 29. Le pont d’Oléron, construit en 1966, est soumis à un milieu maritime agressif (salin) et subit des agressions importantes sur ses éléments en béton armé. »
Dans la continuité de la surveillance régulière du pont par le Département, une importante campagne d’investigations et de diagnostics a été réalisée toute au long de l’année 2023 et a permis de faire un état des lieux global et détaillé de la santé du pont.
« Il est notamment ressorti des investigations, la nécessité d’intervenir en premier lieu au niveau des piles 17, 21 et 29, où il convient de remettre en place certains appuis (amortisseurs en caoutchouc qui permettent à l’ouvrage de se dilater en fonction de la température », précise le Département. « Les travaux qui ont débuté le 15 janvier 2024, devraient durer trois mois, soit jusqu’à mi-avril. »
Ils sont réalisés par l’entreprise Freyssinet et pris en charge en totalité par le Département de la Charente-Maritime, à hauteur de 300 000€ TTC.
Circulation parfois alternée
Pour accéder à ces zones, des échafaudages ont été installés et prennent appui sur la chaussée pour descendre ensuite jusqu’aux piles, entrainant un empiètement de la chaussée et donc un rétrécissement et un décalage des voies de circulation sur environ 1 km (entre la pile 17 et la pile 29), au milieu du pont.
Dans un objectif de sécurité des usagers et des intervenants sur le chantier : la vitesse limitée est à 50km/h pour les véhicules et la circulation des piétons et des cyclistes est interdite durant toute la période des travaux.
La circulation peut être alternée ponctuellement en journée, selon les besoins des travaux.
Le pont sera totalement fermé pendant 2h maximum durant six nuits non consécutives, dans une plage horaire minuit – 4h permettant l’accès à la criée du port de La Cotinière.
Les dates de fermeture seront fixées au fur et à mesure, suivant l’avancée des travaux et seront communiquées sur le site internet du Département et affichées aux entrées du pont sur des panneaux à messages variables.
En parallèle de ces travaux, « le Département travaille sur un programme de travaux d’envergure à plus long terme, qui permettra de préserver la durée de vie de l’ouvrage », précise-t-il.
Les chiffres clés
Le pont de l’ile d’Oléron a été mis en service en 1966.
Longueur d’ouvrage : 2 862 m.
Largeur de tablier : 10,92 m.
Une chaussée à double sens.
47 appuis dont deux culées aux extrémités de l’ouvrage et 45 piles (15 piles toujours en eau et 30 découvrables à marée basse).
860 voussoirs, morceau élémentaire préfabriqué (ou caisson ou cube creux) permettant de reconstruire le pont entre chaque pile. Ils sont assemblés entre eux grâce à de la précontrainte (câbles métalliques protégés par une gaine injectée en coulis qui sont mis en tension et maintiennent les voussoirs ensemble en les comprimant).
Environ 28 000 m3 de béton et 1 800 tonnes d’acier.
En moyenne 16 000 véhicules/jour et 25 000 en période estivale.
Un ouvrage révolutionnaire dans les années 1960
Cet ouvrage est le troisième plus long pont de France. La technique de construction, en béton précontraint, était révolutionnaire lors de sa construction. L’ouvrage a donc été mis sous surveillance dès le départ. Les différentes investigations et diagnostics réalisés depuis sa construction ont conduit le Département à le renforcer en mettant en œuvre, dans les années 2000, une précontrainte extérieure additionnelle, afin de lui permettre de supporter un trafic en constante augmentation.
Le Département de la Charente-Maritime a la responsabilité de près de 1420 ouvrages d’art sur 6000 km de routes départementales. Comme toute construction, les ponts sont soumis à un vieillissement qui peut engendrer des dégradations.
Chaque pont fait l’objet d’une visite périodique tous les cinq ans environ pour en déterminer son état de santé. Elles sont réalisées en interne par des agents du Département pour les ouvrages les plus courants. Pour les plus importants ou spécifiques, notamment les grands ouvrages, le Département réalise des inspections détaillées faites par des entreprises ou bureaux d’études extérieurs. Ces visites, ou inspections permettent de définir un programme de diagnostics,