Ses combats : les inégalités sociales, mais également le trop plein de meublés Airbnb à La Rochelle. Portrait de Marie Nédellec, conseillère municipale et départementale PS à la main verte et se réfugiant dès qu’elle peut dans les livres et les brocantes.

Marie Nédellec, 38 ans, est une femme politique de la cité maritime. Très active dans le dossier des meublés de tourisme, elle œuvre énormément contre les inégalités femmes hommes dans le monde de l’entreprise. Elle vient de fonder sa nouvelle académie, Les Tricoteuses, qui ambitionne de déconstruire pour mieux construire et ainsi permettre aux femmes de prendre la place qui leur est due.

La politique est un moyen, pas une fin en soi pour cette élue qui, elle le sait, sort des sentiers battus. Marie Nédellec, adhérente au Parti socialiste, est dans le combat permanent. C’est sa vie et c’est ainsi qu’elle a décidé de faire de la politique.
Combattre les inégalités c’est son leitmotiv et rassurez-vous elle n’a rien d’utopiste. Elle est ancrée dans le réel, les pieds sur le terrain et le verbe haut quand cela est nécessaire. Ses adversaires peuvent en témoigner.
“Les inégalités femmes-hommes c’est tous les jours que cela m’anime car tous les jours on peut en parler”, insiste-t-elle autour de sa tasse de thé fumante.

La Rochelle. Marie Nedellec travaille régulièrement dans des coworking ou salons d’hôtel lors de ses déplacements. Photo AMANDA BRONSCHEER / La Rochelle info

“N’oublie jamais d’être une femme libre”

Son père

Elle grandit en Bretagne, près de Morlaix dans une famille d’ouvriers. Sa mère est femme de ménage et travaille à l’usine de poulets. “La vie était rude, j’ai mangé beaucoup de pommes de terre”, se souvient-elle. L’école et la littérature l’élèvent et lui ouvrent l’esprit. Son grand-père lui offre Une vie de Simone Veil avec ces petits mots inscrits dedans : “N’oublie jamais d’être une femme libre”. Cela trouve un écho chez la jeune femme.  De cette période, elle conserve toujours ce besoin irrésistible de lire. Mais aussi de choyer ses plantes vertes. Ca la rassure, comme chiner des objets d’un autre temps. Une autre de ses passions cachées.

Donner la place aux femmes

Avant de se lancer en politique, elle devient cheffe d’entreprise. A la tête d’une agence web et d’une agence de logiciels, elle réalise combien entreprendre au féminin s’apparente à un parcours du combattant. Avec Madeleine Ranger, Marie co-crée alors Trajectoires d’Entreprise au féminin, une association qui réunit des femmes cheffes d’entreprises. Elle en quittera la présidence en 2020 après quatre années d’exercice.

Leur redonner confiance, asseoir leur légitimité, déconstruire pour mieux les faire avancer, c’est le combat de Marie. Au cœur de son agenda bien rempli, l’âme d’entrepreneuse n’est jamais bien loin. Les Tricoteuses, c’est l’entreprise qu’elle est en train de fonder. L’idée étant de former les femmes avec un vrai suivi pour les aider à s’affirmer. “Je veux aider les femmes à prendre leur place. Je n’ai pas besoin d’une délégation politique pour cela« , affirme-t-elle.

Son combat contre les meublés de tourisme

En 2020, elle fait ses premiers pas en politique et devient adjointe au maire de La Rochelle en charge de l’attractivité de la Ville. Dès ses prises de fonction, elle s’empare du dossier des meublés de tourisme, un sujet brûlant. Qui lui vaut les foudres de certaines plateformes de locations saisonnières.

A LIRE : MEUBLÉS TOURISTIQUES À LA ROCHELLE : UNE LOI, VITE !

Les inégalités toujours en ligne de mire

“Chaque mois, c’est 100 logements qui quittent le carcan du logement permanent. On se doit d’agir et d’avoir une vraie réglementation”, pointe-t-elle. Le jugement sur la délibération sur les mesures compensatoires (*) a eu lieu jeudi 26 octobre au tribunal administratif de Poitiers.

En 2021, elle est élue au département de Charente-Maritime dans l’opposition. Sa voix se fait entendre sur les sujets de harcèlement scolaire, mais aussi sur les violences faites aux femmes. Dénoncer et agir, vite, même si le temps politique n’est jamais assez rapide pour elle. Mais elle ne renonce pas et ne se plie aux multiples pressions dont elle fait l’objet. Elle garde le sourire et endosse à la perfection son rôle de femme forte.

(*)Mesures compensatoires : elles imposent aux loueurs de meublés de tourisme qui louent leur résidence secondaire, de compenser avec un logement permanent.

 Crédit photo : Julia Tourneur / La Rochelle info