Avant d’engager des travaux coûteux pour sauver le Fort Boyard, des tests sur modèles réduits du fort en 3D ont été récemment effectués au Coastal & Ocean Basin à Ostende (Université de Gand en Belgique).

Depuis plusieurs décennies, le fort Boyard subit les assauts des vagues et du temps, menaçant sa pérennité. Si le fort était, à l’origine, protégé par un éperon sur sa façade nord-ouest et par des jetées latérales faisant office de havre d’accostage sur sa façade Sud-Est, il est depuis plusieurs années exposé aux assauts de la mer ; ses ouvrages de protection ayant été détruits au fil du temps.

Cela se traduit aujourd’hui par une forte exposition du fort Boyard aux attaques de la houle, menant à sa dégradation. Ainsi, les experts ont découvert plusieurs fissures. Elles sont visibles depuis l’extérieur.

Lors des tests, en Belgique, à l’université de Gand. Photo CD 17

Convaincu par l’idée de ne pas laisser périr le fort Boyard, le Département de la Charente-Maritime a donc décidé de se lancer dans un projet d’envergure, en réalisant la reconstruction, avec les technologies et les matériaux actuels, des ouvrages originels qui ont été détruits au fur et à mesure du temps.

Le Département de la Charente-Maritime, a confié à un groupement composé d’ETPO, d’Architecture Patrimoine et de BRL Ingénierie les travaux de conception, de coordination et de réalisation de ce chantier d’ampleur qui permettra de reconstituer les ouvrages de protection.

Une reconstruction dans l’esprit originel du fort

Le projet consiste en une reconstruction dans l’esprit originel du fort, en utilisant des technologies et des matériaux modernes.
La reconstruction comprend la construction du brise-lames du côté nord-ouest du fort (éperon), du havre d’accostage côté sud-est, et la réparation de la risberme périphérique ainsi que des blocs de protection autour du fort.

La reconstruction du brise-lames du côté nord-ouest vise à protéger le fort contre l’action de la houle et des courants marins, en empêchant notamment les vagues déferlantes d’impacter directement le fort.
La reconstruction du havre d’accostage vise un double objectif : protéger l’arrière du fort et ses fondations des impacts des vagues et des courants (effet de vortex) et permettre l’accès au fort lorsque les conditions maritimes sont favorables, principalement pour les futures visites du public en 2028.

Fort Boyard. Photo Amandine Lecomte – abonnée LRI.

« Protéger l’ensemble du périmètre du fort est essentiel pour éviter des dommages à ses fondations. »

Département de La Charente-Maritime

La réparation de la risberme périphérique vise à protéger le fort des effets d’érosion et d’affouillement causées par les courants et les vagues. Protéger l’ensemble du périmètre du fort est essentiel pour éviter des dommages à ses fondations. Des blocs de protection initialement présents en périphérie de l’ouvrage seront remis en place pour dissiper l’énergie des vagues incidentes avant qu’elles n’atteignent les structures de protection, puis le fort.

Missionnés par le groupement de conception-réalisation, des tests sur modèles réduits du fort Boyard en 3D sont réalisés au Coastal & Ocean Basin à Ostende (Université de Gand en Belgique). Ces essais ont pour objectif d’étudier l’impact des vagues sur les structures de défense autour du fort et de confirmer la conception ou la stabilité de certaines parties d’ouvrage.

Une enveloppe de 44 millions d’euros est nécessaire pour sauver de la ruine Fort Boyard. Photo CD 17.

Des tests indispensables avant les travaux

À cet effet, le Coastal & Ocean Basin a conçu et construit un modèle réduit du fort et des futures structures de protection.
Dans le bassin à vagues, un générateur est utilisé pour simuler des conditions réalistes de vagues afin d’étudier les interactions hydrodynamiques avec le fort. Les phénomènes étudiés sont le franchissement des vagues et leur impact sur les nouvelles
structures de défense, la stabilité des blocs de protection anti-affouillement, ainsi que la transmission des vagues dans le havre
d’accostage.

Le bassin mesure 30 m sur 30 m et un système flexible de génération de courants est intégré au fond. Ainsi, des vagues et des courants peuvent être générés sous n’importe quel angle relatif.

Avec une profondeur d’eau variable allant jusqu’à 1,4 m et des hauteurs de vagues atteignant jusqu’à 0,55 m, le simulateur peut reproduire des conditions réelles à l’échelle de la maquette (1/30).
Le drainage de l’eau le long des ouvrages de défense ainsi que la stabilité des blocs de protection anti-affouillement seront étudiés en détails lors des tests. Les processus liés au drainage de l’eau et à la stabilité de ces blocs sont fortement influencés par les effets en 3D, qui sont étudiés au COB.
Ces tests permettront ainsi au groupement et au maître d’ouvrage de valider les solutions de conception proposées lors des études d’avant-projet.

D’après communiqué de presse.