Il y a quelques semaines, des moutons avaient joué les tondeuses près de la plage de Chef de Baie à La Rochelle. Notre apprentie journaliste raconte sa rencontre avec le berger.

Armée de mon appareil photo et de baskets blanches (très mauvais choix), je me suis enfoncée parmi les hautes herbes de Chef de Baie pour aller à la rencontre des moutons qui peuplent cet endroit et de leur berger Laurent Breton.

Laurent Breton, berger, ici à Chef de Baie au début du printemps 2021 | Photo LRi / Lennaïg Carpe

En cette fin avril, j’ai été accueillie par le son des bêlements et l’odeur iodée de la mer. Au loin, un homme. C’est Laurent Breton, fils d’agriculteur. Il a accepté que je le suive pour m’en dire plus sur son histoire et son troupeau.

Mais qui est donc ce berger ?

Cet éleveur a toujours eu un lien avec les moutons. Il a quasiment toujours possédé un troupeau. Même lorsqu’il travaillait en usine. Un jour, des terres se libèrent. Il décide alors de se lancer dans le pâturage. Aujourd’hui, cela va faire 10 ans qu’il possède son cheptel d’environ 250 moutons.  

Vous avez peut-être déjà aperçu un troupeau de moutons à Tasdon il y a quelques temps ? Avant de venir s’installer du côté de Chef de Baie, le troupeau de brebis est resté trois semaines dans le marais de Tasdon.  

Des agneaux sont nés lors de leur séjour à Chef de Baie | Photo LRi / Lennaïg Carpe

L’éco-pâturage, la nouvelle solution

C’est Hélène Rouquette, directrice nature et paysage à la mairie de La Rochelle qui est venue chercher Laurent Breton et son troupeau d’une centaine de brebis.

Les moutons permettent de joindre l’utile à l’agréable. En plus de venir parsemer et attendrir le paysage de Chef de baie, le troupeau peut manger jusqu’à un hectare d’herbe par jour ! De plus, il substitue le bruit sourd des machines par des bêlements, nous rappelant une balade en campagne.

La particularité de ces moutons est qu’ils peuvent se mouvoir sur divers espaces et formes de terrains. Il existe différentes races. Le troupeau de Laurent Breton comporte 90 % de moutons d’Ile-de-France, autrefois utilisés pour entretenir les jardins de Versailles. Ces ovins possèdent cette particularité d’être « tous terrains ». Ca les rendent plus indépendants en extérieur.

Les brebis déplacées tous les jours

L’espace dédié au pâturage est prédéfini à l’avance avec la Ville. Laurent Breton déplace ainsi tous les jours ses brebis afin de bien quadriller la zone. Il appelle de l’éco-pâturage.

Heureux de pouvoir joindre l’utile à l’agréable avec ses animaux, Laurent Breton aimerait poursuivre dans l’avenir cette aventure avec la Ville. Ici, à Chef de Baie, mais également dans d’autres secteurs. Comme Laleu par exemple.

Les moutons ont également séjournée dans le Marais de Tasdon. | Photo LRi / Lennaïg Carpe

Un retour en enfance pour certains

En effet, il y a plusieurs années de cela, des troupeaux de moutons se trouvaient dans ce quartier de pêcheurs et d’agriculteurs.

Laurent Breton raconte que les habitants se faisaient appeler les « belous » en raison des bêlements récurrents des moutons. Il devait y avoir au moins 500 bêtes avant dans le quartier de Laleu principalement tenu par Jean Maraud, agriculteur et le grand-père de Laurent Breton. Que de souvenirs.

La vie est belle à Chef de Baie | Photo LRi / Lennaïg Carpe