Ce jeudi 13 novembre 2025, au tribunal judiciaire de La Rochelle, deux étudiants étaient jugés pour dégradation de bien public en réunion.
Si cet aspect n’a pas été retenu par la justice, ils ont tous les deux été reconnus coupables. L’une pour dégradation et l’autre pour complicité de dégradation avec circonstance aggravante de mission associative.
Ils sont également condamnés à verser solidairement des dommages et intérêts de 3 994 € à l’université, constituée partie civile dans le dossier, et à faire un stage de citoyenneté.



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Les faits remontent à il y a un an, lorsqu’un agent de l’université porte plainte pour des tags à la bombe noire. Les inscriptions accusent des membres du bureau des étudiants d’avoir commis des agressions sexuelles.
Plusieurs plaintes
Cette première plainte est suivie par d’autres, dont une dès le lendemain, puis le 25 novembre et enfin le 5 décembre.
Après avoir été reconnus sur les images de vidéosurveillance de l’établissement, une étudiante en troisième année de droit de 20 ans à l’époque est interpellée. Lors de sa garde à vue, elle avoue avoir tagué la faculté à trois reprises. Son compagnon de l’époque, âgé de 23 ans était avec elle au moment des faits. Il explique n’avoir rien tagué, mais simplement accompagné sa petite amie.
Elle-même victime
À la barre, la jeune femme s’effondre. Elle confie avoir elle-même été victime d’agression sexuelle. Elle explique également qu’elle souhaitait dénoncer des faits similaires, observés l’année précédente.
À la question du président : « Pourquoi n’avoir pas pensé à emprunter des chemins légaux ?« , elle répond : « J’ai eu une rupture de confiance avec la direction. J’étais écœurée de la justice alors à ce moment-là, je ne voyais que ça à faire« . Elle estimait que la justice ne faisait rien malgré ses dénonciations et que son propre agresseur n’avait pas eu une peine suffisante.
Lui ne savait pas
L’autre prévenu, lui, se défend. « Je n’étais pas au courant de ce qu’elle voulait faire. J’étais là, oui, mais plus, loin, car je ne cautionne pas la méthode« .
Le président du tribunal lui montre alors une photo où il apparaît juste à côté de la jeune femme. Il explique ensuite ne pas être au courant pour les bombes de peinture, pourtant achetées avec sa propre carte bancaire. « Elle n’avait pas de carte alors je lui prêtais la mienne pour tout, sans savoir ce qu’elle en faisait« .
« J’ai compris la leçon »
Suite à une commission de discipline qui s’est réunie il y a quelques semaines, l’étudiante se voit interdite de s’inscrire à l’université pour une durée de trois ans. Une décision qu’elle trouve « disproportionnée ». Elle a donc fait appel devant le tribunal administratif. L’étudiante avait pourtant repris les cours à Paris depuis la rentrée scolaire, en droit des assurances. Elle explique qu’elle y a d’ailleurs fondé une association, cette fois-ci de manière légale. « J’ai compris la leçon, je ne recommencerai pas«
Son complice qui travaille aujourd’hui dans le secteur associatif autour de La Rochelle, annonce également qu’il ne recommencera pas.
Ensemble, ils doivent donc la somme totale de 3 994 € à l’université. 3 193 € de préjudice matériel, 800 € pour les frais engendrés et 1 euro symbolique pour le préjudice moral. Ils devront aussi effectuer un stage de citoyenneté, à leur frais et dans les six prochains mois.

