Le maire de La Rochelle et d’autres élus de France veulent une loi pour encadrer les meublés touristiques. Avec les professionnels de l’hôtellerie, ils sont en ordre de bataille. Manque plus que le gouvernement….
Les meublées de tourisme sont toujours dans le collimateur des élus de la ville de La Rochelle et ceux de l’Agglo. « Il y a urgence à intervenir », a notamment déclaré ce mercredi 12 juillet 2023, à l’Hôtel de Ville, Jean-François Fountaine, le maire. « Il faut changer de braquet. Ici, à La Rochelle, il y a 11000 demandes de logement en attente. »
Au cours d’une conférence de presse organisée avec les représentants locaux et nationaux de l’Union des métiers et industrie de l’hôtellerie (UMIH), le maire de La Rochelle est revenu sur sa volonté de vouloir réglementer les meublés de tourisme. Il y en beaucoup trop, estime-t-il en substance. « C’est une perte de logements pour les habitants qui veulent travailler sur notre territoire. »
Lire aussi :
Un jugement attendu en octobre
Rappelant qu’une réglementation locale avait été suspendue par le tribunal administratif « en attendant le jugement au fond qui doit avoir lieu à l’automne prochain », le maire de La Rochelle a rappelé la volonté ferme de la collectivité de remettre sur le marché immobilier des biens qui aujourd’hui sont exclusivement affectés au tourisme de passage.
« Nous ne sommes pas contre l’idée qu’une famille qui part en vacances puisse louer son bien », dit-il. « Ce n’est pas un problème. Ce qui l’est, c’est quand le bien est exclusivement loué via une plateforme » — Airbnb pour ne pas la citer.
« C’est depuis quelques années, une course effrénée aux affaires que l’on peut comprendre : le prix d’une semaine de location en meublé est parfois l’équivalent d’un mois de loyer classique. »
Des problématiques similaires aux quatre coins de l’hexagone
Dans cette volonté de réglementer ce secteur d’activité, deux élus de villes touristiques se sont joints à la réflexion : Annaïg Le Meur (Quimper Finistère) et et Jean-Virgile Crance de Saint-Malo (Ile-et-Vilaine). Leur problématique est quasiment la même : pénurie de logements pour les salariés et pour les saisonniers. Perte donc de chance pour celles et ceux qui veulent travailler et s’investir dans une ville qui est parfois, pour ne pas dire souvent, celle où ils sont nés.
Pour ces élus, une réglementation doit donc être adoptée. Et elle doit passer par le vote d’une loi : « Une boîte à outils qui permettra aux élus des communes de piocher des règles en fonction de leurs besoins », a notamment indiqué, Annaïg Le Meur, députée Renaissance du Finistère et élue de Quimper. Depuis plusieurs mois, elle travaille à l’élaboration d’un texte qui puisse faire un large consensus dans l’hémicycle. « Il est important de comprendre que les besoins de La Rochelle ne sont pas ceux des villes touristiques de montagne. C’est un gros travail de recensement à engager ».
« Aujourd’hui », ajoute Julien Bayou, député EELV de Paris, « tout le monde s’accorde à dire qu’il faut cette boîte à outils pour réglementer les meublés touristiques. On n’attend plus que le gouvernement… »
Concurrence déloyale ?
De leurs côtés, les patrons des hôtels restaurants de la France entière attendent aussi une réglementation plus stricte.
« Nous ne sommes pas hostiles à la concurrence des meublés », disent-ils. » Ce que nous voulons et demandons, c’est que les propriétaires soient soumis aux mêmes règles de sécurités et fiscales que nous ». Ce qui, selon ces professionnels, est loin d’être cas, provoquant une distorsion de concurrence qui est loin, très loin, d’être à l’avantage des hôteliers.
Rétroliens/Pingbacks