Une marche citoyenne est organisée ce vendredi 5 septembre à 14 heures devant le lycée Fénelon Notre-Dame, à La Rochelle. Le cortège doit rejoindre les bureaux de Vinci Immobilier, rue des Amériques, vers 15h30. L’appel a été lancé par l’association Zéro Toxic, soutenue par des parents d’élèves, enseignants et riverains du quartier Marcel-Paul.
Depuis la reprise des travaux de dépollution le 21 juillet sur l’ancien site de l’usine à gaz, de nombreux habitants dénoncent de fortes émanations, avec des symptômes allant de maux de tête à des troubles respiratoires. Selon l’association, « plus de 500 personnes se sont déclarées malades à cause du chantier ». Le site de Zéro Toxic recense notamment « irritations des yeux, toux sèche, vertiges, céphalées, nausées, vomissements, douleurs abdominales ou encore asthme ».
Dans son communiqué du 3 septembre, l’association affirme que « les dernières analyses effectuées ont montré la présence anormale de métaux lourds dans les cheveux d’enfants et d’adultes proches du chantier, la présence anormale de cyanure et de HAP* dans les sols de surface de certains jardins, la présence de cyanure dans les urines d’enfants ».
* En savoir plus sur les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HPA) : https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/hydrocarbures-aromatiques-polycycliques-hap/
Des enseignants en droit de retrait
De leur côté, des enseignants du lycée Fénelon, voisin direct du chantier, ont exercé leur droit de retrait. Un parent d’élève explique : « La mère de mon fils travaille à l’établissement Fénelon Notre-Dame, juste à côté du chantier Enedis rue Marcel-Paul, et respire des hydrocarbures cancérigènes au travail… Elle a exercé aujourd’hui son droit de retrait, comme 22 de ses collègues dans les jours à venir. Mais pendant ce temps, des enfants continuent à respirer cet air. C’est humainement incompréhensible. »
Les demandes de Zéro Toxic
L’association dénonce aussi le non-respect du protocole validé par la préfecture fin juin.
« Une tente de confinement unique, installée à l’autre bout du chantier par rapport aux zones excavées et qui n’a jamais servi », ou encore « des terres polluées laissées à l’air libre durant tout l’été et toujours à la rentrée scolaire » figurent dans la liste des manquements relevés par Zéro Toxic.



L’association demande « de protéger immédiatement les Rochelais de toute émanation toxique liée au chantier et de mettre l’ensemble des terres polluées sous plusieurs tentes de confinement avec un système de filtration de l’air », ainsi que « la conduite de travaux de recherche toxicologique, sanitaire et environnementale indépendants », un « suivi médical et psychologique des victimes » et l’ouverture d’une discussion sur « l’annulation de tout projet de chantier de construction ».
L’association rappelle avoir alerté à plusieurs reprises la préfecture et la mairie de La Rochelle. Elle déplore qu’aucune sanction ni mesure de protection supplémentaire n’ait été prise à ce jour.
Zéro Toxic, qui revendique 350 adhérents, se présente comme « une association indépendante, apolitique, constituée de bénévoles, sans collusion ni conflit d’intérêt avec les parties en charge du chantier ou de sa surveillance ».

