Quand le rêve d’adopter un chat tourne au cauchemar. Une association locale d’adoption promet un animal en bonne santé, avant que les nouveaux propriétaires ne se rendent compte de son réel état est souvent bien loin de ce à quoi ils s’attendaient. En cause notamment, l’absence d’un certificat de bonne santé, d’une ordonnance de traitement en cours, voire même de preuves d’une consultation vétérinaire. Un laxisme dénoncé par certains, qui militent aujourd’hui pour un meilleur suivi des adoptions.

Charline Guillaud

Pour Charline Guillaud, gérante du café-laverie le Jus de Chaussette, à Aytré près de La Rochelle, l’histoire commence en février dernier. Cherchant à adopter un chat pour tenir compagnie à celui qu’elle a déjà, elle se dirige vers une association locale de l’Île de Ré, la Compagnie des chats bleus. Après une première prise de contact, elle et son compagnon décident d’aller rencontrer Woody, un petit matou âgé de huit mois. « On se rend compte qu’il a l’œil qui coule, qu’il n’est pas très propre. Ça nous inquiète un peu« . Mais, « la gérante de l’association nous rassure en nous disant qu’il est en bonne santé et qu’il reverra sûrement le vétérinaire avant l’adoption« , rapporte Charline Guillaud.

« Aucune ordonnance vétérinaire »

L’adoption est finalement validée, puis repoussée plusieurs fois. La faute à une maladie, de la gérante de l’association, d’abord, puis du chat. Le 21 mars, Charline Guillaud récupère Woody, après avoir eu confirmation de deux visites chez le vétérinaire et d’un traitement en cours pour soigner sa gingivite.

« Ce qui m’interpelle un peu, c’est qu’avec le contrat d’adoption, elle me donne une plaquette de médicaments mais il n’y a aucune ordonnance de vétérinaire. Aucune preuve de visite non plus, alors qu’a priori, le chat a vu plusieurs fois le véto« .

Une fois dans sa nouvelle maison, le matou, peureux, se cache le temps de s’acclimater. Mais Charline Guillaud remarque tout de suite une odeur nauséabonde qui s’en dégage. Elle choisit donc de le doucher… Mais Woody continue de montrer des signes de maladie et n’arrive pas à atteindre sa litière pour faire ses besoins.

« Ne pas mettre en danger mon chat qui n’a rien demandé »

Un nouveau rendez-vous vétérinaire s’impose alors. Faute de certificat de bonne santé, le médecin reprend à zéro et réalise une batterie d’examens. Ces derniers révèlent une gingivostomatite chronique, mais aussi une blépharite (inflammation des paupières). « Le vétérinaire nous explique que ces deux maladies vont malheureusement continuer d’évoluer et de le faire souffrir« , poursuit Charline Guillaud. Elle apprend également que cela va engendrer des frais importants et qu’il existe un risque de contagion pour le chat qu’elle a déjà.

Face à cette situation, Charline Guillaud ne souhaite pas prendre plus de risques pour son animal. « Je ne voulais pas mettre en danger mon chat qui n’a rien demandé« , explique-t-elle. Elle se voit donc dans l’obligation de rendre Woody à l’association d’adoption, sept jours pile après l’avoir récupéré, conformément au délai de rétractation.

Contactée, la présidente de la compagnie explique que le chat « est toujours avec nous aujourd’hui et n’a pas de problèmes« . Elle regrette cependant que l’adoption se soit mal passée. « On a fait plein d’adoptions qui se sont très bien passées. Malheureusement, c’est une mauvaise expérience, mais ça ne veut pas dire que c’est le cas pour tout le monde« .

« C’est intolérable »

Pour prévenir et « éviter que d’autres personnes vivent la même chose » qu’elle, Charline Guillaud a décidé d’alerter la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations).

Suite à son signalement, l’organisme lui a confirmé qu’une enquête a été ouverte. Charline Guillaud a également posté des messages sur Facebook, pour raconter son expérience et éveiller la vigilance des futurs adoptants. Selon elle, « c’est intolérable qu’une association que l’on contacte pour avoir une garantie mettent en danger ses propres animaux mais aussi ceux qui sont déjà présents dans les foyers« .

Malgré sa mauvaise expérience, depuis quelques semaines, Charline Guillaud a accueilli chez elle un nouveau chat,
en passant aussi par une association locale. (Photo remise)

Message entendu ?

Grâce à ses messages sur les réseaux sociaux, Charline Guillaud s’est rendu compte qu’elle n’était pas seule et que d’autres ont vécu une expérience similaire. Elle souhaite mettre en avant l’importance des documents obligatoires, comme le certificat de bonne santé et les ordonnances vétérinaires, qui permettent à l’adoptant d’avoir un regard sur la santé de leur futur ami à quatre pattes.

Malgré sa mauvaise expérience, depuis quelques semaines, Charline Guillaud a accueilli chez elle un nouveau chat, en passant aussi par une association locale. « Tout s’est très bien passé. On a eu les documents et l’association nous demande des nouvelles encore aujourd’hui pour savoir comment va notre chaton« .