Originaire de Rennes, Camille Ollier est doctorante à l’Université de La Rochelle. Elle est sourde profonde, un handicap qui, la preuve, ne l’empêche pas de réussir brillamment ses études supérieures. En témoigne par ailleurs le prix Thierry-Célérier Femmes & Sciences qui vient de lui être décerné.
1 Vous êtes co-lauréate du Prix Therry-Célérier Femmes et Sciences… Vous pouvez expliquer ce qu’il récompense ?
« Ce prix récompense tout d’abord mon travail et mes efforts pour en arriver là avec ma surdité. C’est un honneur de recevoir ce prix. J’ai reçu – grâce à ce prix – une dotation de 10 000 euros qui permet de financer les besoins matériels ou humaines liés à ma surdité. »
2 Quel est le sujet de votre doctorat ?
« Mon sujet est : Modélisation de l’habitat des cétacés : les mérites et les défis de la combinaison des données d’observation acoustique et visuelle. Il s’agit en effet de développer une méthode pour combiner les données visuelles et acoustiques des petits cétacés et par la suite faire de la modélisation d’habitat à partir de ces données combinées (La modélisation de la répartition des espèces est essentielle pour l’élaboration de stratégies de surveillance et de conservation efficace). »
3 Votre surdité est-elle de naissance ?
« Non, mais je suis devenue sourde à l’âge de 13 mois. C’est génétique. »
4 Qu’est ce qui vous a donné envie de suivre de longues études ?
« J’ai toujours adoré apprendre de nouvelles choses. J’aime beaucoup étudier et j’appréciais beaucoup la vie étudiante malgré les obstacles liés à la communication. De plus, je voulais prouver qu’il était possible qu’une personne sourde puisse faire des longues études. On m’a souvent dit quand j’étais jeune, que ça allait être très difficile pour moi et qu’il fallait que je m’oriente vers autre chose. »
5 Quel serait aujourd’hui votre rêve ?
« Mon rêve est de continuer la recherche, et faire du terrain. J’aimerais participer à des campagnes scientifiques et de faire l’analyse de données sur les animaux marins par la suite. Je souhaite aussi faire un peu d’enseignement à l’avenir. «