En ce début du mois d’octobre, les Rochelais ont appris que le projet d’un nouvel hôpital en lieu et place du site de la Foire exposition, avait été retoqué.
Voici un rappel historique de ce projet et les raisons évoquées pour expliquer pourquoi, finalement, l’Agence régionale de la santé, notamment, renonce au projet après cinq années d’études et d’attente.
Un peu d’histoire
Par courrier en date du 4 juillet 2018, l’ARS confirmait à la Ville de La Rochelle que sur les bases des premières conclusions de l’étude d’opportunité et de l’étude d’urbanisme, « le site central du parc des expositions était le scénario présentant le plus d’avantages pour l’implantation du nouvel hôpital. »
Cette parcelle de 7 ha située en centre-ville, sous maitrise foncière de la Ville, à proximité de la gare et des moyens multimodaux de déplacement, à proximité également du site Saint-Louis pour l’accès aux différents réseaux, « présentait un réel intérêt pour les usagers et les professionnels », rapporte la Ville de La Rochelle dans un communiqué de presse. « Ce site était aussi déjà viabilisé, permettant ainsi de ne pas engager de nouvelles artificialisations de terres agricoles, contrainte forte que l’Agence souhaite respecter. »
Le projet originel trop petit
Cinq ans après, les instructions menées d’abord par le Centre Hospitalier lui-même, puis conjointement avec l’ARS et le conseil scientifique du Conseil National de l’Investissement en Santé concluent « que le dimensionnement du projet doit évoluer. Ceci s’inscrit dans un contexte général marqué par la crise sanitaire du Covid-19 mais également par la volonté de construire un hôpital de recours pour un bassin de population dynamique et en croissance régulière (+0,8% par an et plus 50% pour les personnes ayant plus de 75 ans) avec des besoins de prise en charge qui se modifient pour les pathologies chroniques, les expertises, les gestions des épidémies et événements sanitaires liés pour certains au changement climatique. »
Selon l’ARS, le besoin de surfaces supplémentaires pour garantir l’ensemble des activités hospitalières dont les fonctions logistiques sur un site unique a été reconnu par tous. « L’adaptabilité du bâtiment dans le temps devient une nécessité face aux évolutions des pratiques médicales et des crises sanitaires. La parcelle du parc des expositions n’est plus adaptée pour cette reconstruction du fait de sa surface trop réduite qui limite les capacités d’extensions, autant en emprise au sol que verticalement. »
Selon la Ville, d’autres aspects ont amené les experts à alerter l’ensemble des partenaires, notamment : « Des besoins spécifiques non connus en 2018, tels que des surfaces pour le service d’accès aux soins placé auprès du centre 15 ; la perspective d’une plateforme unique SAMU/SDIS ; des espaces pour la gestion des tensions en lits ; des places de dialyse supplémentaires ; des aménagements pour la qualité de vie au travail (crèche, parcours extérieur santé) ; la participation probable des communautés professionnelles territoriales de santé aux soins non programmés sur le site hospitalier ; des logements pour les internes, stagiaires ou remplaçants ; des surfaces en proximité du Centre Hospitalier pour accueillir des bâtiments spécifiques à contrainte comme ceux de l’imagerie. »
12 hectares minimum
Face à ce constat, l’ARS invite donc le Centre Hospitalier de La Rochelle à rechercher une nouvelle parcelle plus favorable à la construction du nouvel hôpital de La Rochelle. « Un besoin minimum de 12 hectares au sol est identifié, surface qui sera à ajuster selon la localisation et la configuration des parcelles.«
« L’ambition de ce nouvel équipement se veut aussi environnementale et privilégiera en particulier des terrains déjà artificialisés.
La synergie avec les autres centres hospitaliers et cliniques du département s’impose toujours.
L’ARS partage avec la Ville de La Rochelle et la Communauté d’Agglomération, la volonté d’un projet de qualité pour le futur hôpital, investissement majeur du projet médico-soignant, construit pour les 50 ans à venir et qui répondra aux besoins de santé croissants de la population qu’il dessert », termine le communiqué de presse de la Ville de La Rochelle.