Les gendarmes de Saint-Pierre-d’Oléron occupent depuis cette année, une nouvelle caserne, très économe en énergie et pouvant accueillir à terme 25 militaires : un officier, 20 sous-officiers et quatre gendarmes adjoints. Les lieux ont été inaugurés mi-décembre, après des années de réflexion et de travaux.

De bout en bout, « ce projet a été mené en concertation entre les services de la Communauté de communes, et les services des affaires immobilières de la gendarmerie nationale », a-t-il été rappelé lors de l’inauguration. Un projet qui concerne aussi la construction de 22 logements et des zones de stationnement sur un terrain d’environ 13 000 m2.

Un peu d’histoire

En décembre 2014, le Conseil communautaire a voté la prise de compétence « Construction et entretien de la caserne de la communauté de brigades de la gendarmerie nationale » avec une mise à disposition des locaux pour un bail de 9 ans et un loyer de 6% du coûts-plafonds.

Si l’implantation de la gendarmerie au centre de l’île s’est rapidement imposée, la recherche d’un terrain de grande envergure s’est avérée délicate dans un contexte où le foncier est maigre. Parmi les terrains envisagés, nombreux sont apparus trop petits ou inadaptés.
En juin 2016, la commune de Saint-Pierre fait l’acquisition d’un terrain situé au Moulin du Cimetière, que la Communauté de Communes rachètera pour la somme de 301 694 €.

Mais ce projet d’envergure devait aussi prendre en compte les économies d’énergie. Ainsi, dans le cadre de son objectif équilibre énergétique d’ici 2050, la Communauté de communes a eu l’idée de concevoir la première gendarmerie à Énergie Positive, capable de produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
« Pour atteindre cet objectif, le recours à l’énergie géothermique pour chauffer l’ensemble du site s’est imposé comme un élément clé », explique l’intercommunalité. « Cette solution, validée dès 2018 par une étude de faisabilité, a conduit le projet à privilégier la technique des sondes géothermiques verticales. »

Géothermie et panneaux solaires

Cette technique repose sur la circulation en circuit fermé d’un fluide caloporteur jusqu’à 150 mètres de profondeur pour capter la chaleur du sol.
Pour répondre aux besoins énergétiques du site, onze forages ont été réalisés. Une pompe à chaleur géothermique extrait ensuite les calories du fluide pour alimenter un réseau de chaleur couvrant l’ensemble des installations. Cette énergie géothermique permet de chauffer, de climatiser et de produire l’eau chaude sanitaire sur tout le site.

En complément, l’installation de 50 m² de panneaux photovoltaïques sur les locaux de service contribue à couvrir les besoins énergétiques du site. Le choix de la végétalisation des toitures permet un traitement de l’infiltration des eaux pluviales mais également un confort estival des bâtiments.

« Un travail considérable a été consacré à l’optimisation de l’enveloppe des bâtiments pour minimiser les besoins en énergie », rapporte l’intercommunalité. « Une isolation thermique extérieure de 24 cm de laine de bois a été installée, accompagnée de menuiseries en double vitrage haute performance sur l’ensemble du site. Les locaux de service bénéficient d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux, tandis que les logements sont équipés d’une VMC simple flux hygroréglable pour une gestion optimisée de la ventilation. »

Des mises au jour historiques

Avant même que ne s’élève le nouveau lieu d’accueil des gendarmes, un diagnostic archéologique mené en avril 2019 par le Service départemental d’archéologie de Charente-Maritime a livré des témoignages d’un passé riche, rappelant que l’Île d’Oléron porte des siècles d’histoire. Retour sur ces fouilles archéologiques qui ont permis de redécouvrir l’héritage enfoui de l’île.
Le diagnostic a mis en évidence une fréquentation du lieu depuis la Protohistoire (Premier âge de fer – entre 800 et 40 avant notre re) jusqu’à l’époque Carolingienne (moyen-âge – entre 751 et 987).

Pendant deux mois de fouilles, les archéologues et techniciens, utilisant des outils manuels ou des pelles mécaniques, ont minutieusement mis au jour de nombreux vestiges et structures de bâtiments.
La première occupation lors de l’Âge de Fer a révélé un très grand nombre de structures en creux, fragments de vaisselle, de poterie, vestiges de bâtiments à poteaux porteurs ainsi que des fosses, ouvrant la voie à des théories fascinantes sur l’utilisation qu’en faisaient nos loin tains ancêtres.

Un millénaire s’est écoulé entre les deux civilisations qui ont occupé ce secteur. La seconde présence humaine, datée du haut Moyen Âge, a laissé des traces sous forme d’aménagements creusés dans le sol naturel. Parmi ces vestiges, au moins 11 tombes ont été identifiées, dont certaines sont attribuées à l’époque médiévale. Un ancien champ de vigne a été également identifié grâce à des alignements traversant toute la parcelle d’est en ouest.
Ces fouilles, bien qu’elles aient retardé les travaux de la gendarmerie, ont dévoilé des trésors enfouis, témoignage d’un patrimoine riche méconnu.

Combien ça coûte

A savoir

L’ancienne gendarmerie sera cédée pour un euro symbolique afin d’y faire des logements à des loyers accessibles pour les saisonniers.