Le Festival International du Film et du Livre d’Aventure est de retour à La Rochelle. Du lundi 17 au dimanche 23 novembre, il sera rythmé par 156 séances et rendez-vous. Projections de films, rencontres littéraires, mais aussi podcasts, expositions et espace librairie, l’événement propose une semaine de « voyage immobile » à près de 40 000 visiteurs par an. La rédaction a rencontré Stéphane Fremont, président et co-fondateur du festival il y a 22 ans maintenant. Entretien.

Photo La Rochelle Info – Juliette Papet
Comment est né ce festival ?
« Au début, il s’agissait de parler de sport aventure, une idée de Nicolas Sieger et Pierre Venayre. Très vite, le film s’est imposé comme média pour raconter ces histoires-là. On s’est lancé là-dedans un petit peu dans l’inconnu, plus par passion que par maitrise. Petit à petit, ce festival a trouvé sa place à La Rochelle, dans le paysage du voyage aventure. On a assez vite rajouter le livre et voilà, un petit festival est devenu un peu plus important. »
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À quel public est destiné ce festival ?
« On a une programmation qui permet à chacun de venir piocher en fonction de ses affinités, de ses attentes et de sa curiosité. On propose le livre sous toutes ses formes, récit, essais, bande dessinée, romans, livre illustré. Et pour le film documentaire, il y en a aussi pour tous les goûts. Du reportage animalier, du journal de voyage, ou des aventures sportives. C’est vraiment destiné à tous les publics, des plus petits aux plus âgés, des publics de différents horizons. Cette année, on travaille aussi beaucoup avec les centres sociaux culturels et les scolaires. On va accueillir quasiment 3 500 scolaires lors des projections et des rencontres littéraires. »

Photo remise ©FIFAV – Hugo Lafitte
Comment sont sélectionnées les œuvres en compétition ?
« Au sein de l’association FIFAV (25 membres dont trois en CDI, NDLR), il y a un comité de sélection pour les films et un autre pour les livres. De février à septembre, les uns visionnent des films et les autres lisent des livres. Pour chaque comité, il y a une réunion mensuelle, on débat un peu de notre ressenti et c’est comme ça qu’on arbitre nos choix. On reçoit beaucoup d’œuvres de manière spontanée, mais c’est vrai qu’on commence à bien connaître le milieu donc on suit aussi et on fait des demandes.
Ensuite on essaie de composer et d’équilibrer la programmation, notamment en termes de thématiques. On a toujours des histoires feel good, très accessibles, et d’autres histoires un peu plus exigeantes et parfois des histoires un peu plus graves. »
Cette année, c’est la 22ème édition, comment faites-vous évoluer le festival ?
« Il ne faut pas être hermétique à la vie du festival et à celles et ceux qui le font aujourd’hui. Pour faire un festival, il faut des histoires, des gens qui les vivent et des publics qui en deviennent les relais. Quelque part, il faut être à l’écoute de tous ces gens-là et de l’évolution de leurs perceptions. On ne peut pas mettre que des choses qui font du bien, il faut aussi avoir conscience des histoires plus graves et des enjeux du moment.
En fait, il faut accepter d’être éclectique, de faire une programmation qui soit un peu le miroir de notre époque. On ne fait pas le même festival en 2025 qu’en 2005. On va parler des changements climatiques, des flux migratoires, des courses au large, d’alpinisme, de cinéma animalier, d’émerveillement, de sciences participatives, …. Et il reste de la place pour de nombreuses séances, alors on invite les gens à venir. »

Photo remise ©FIFAV – Hugo Lafitte
Quelles sont vos attentes pour cette nouvelle édition ?
« Cette semaine doit être un grand temps de convivialité, de partage et de rencontres. C’est très décloisonné, les invités rencontrent le public, ils échangent. On attend du festival qu’il fasse du bien aux gens. C’est proposer une autre manière de voir le monde. Tel qu’on le connait aujourd’hui, il n’est pas forcément réjouissant. Ce n’est pas pour autant qu’on occulte les sujets graves mais on cherche un équilibre. Le but c’est de faire quelque chose pour tout le monde, une semaine inspirante et conviviale.
C’est un voyage immobile dans lequel on est mis face à des choses extrêmes. À la fois des grandes aventures qui font se dire « c’est incroyable« . Et des aventures dans lesquelles beaucoup pourront d’identifier, se dire « pourquoi pas moi« . Il y a aussi des films plus sociétaux qui amènent à réfléchir. Le thème de l’aventure, c’est un grand prétexte pour raconter plein de choses. »

