Triathlète de l’extrême et ancien militaire, Ronan le Paranthoën repousse ses limites pour inspirer chacun à poursuivre ses rêves. Nous avons eu la chance de le rencontrer à l’occasion de la sortie de son nouveau livre, T24, ce samedi 22 novembre.

Ronan le Paranthoën raconte son histoire dans son nouveau livre, T24
Photo La Rochelle Info – Juliette Papet

C’est en tenue de sport que Ronan le Paranthoën se présente au café Gaée. « Je suis plus à l’aise comme ça. Sinon je mets des costumes« . Les costumes, c’est surtout pour les conférences. Car Ronan le Paranthoën a plusieurs casquettes. Coach sportif à domicile, conférencier, mais aussi formé à la micro-nutrition, à la naturopathie et à la préparation mentale. Tout ça après une carrière dans l’armée, qu’il a fini en tant que maître instructeur. « Le formateur des formateurs« , comme il l’explique.

Inspiré des plus grands

Une vie à 100 à l’heure, même si la plupart du temps, les kilomètres, il les parcourt à la nage, à vélo ou en courant. Car Ronan le Parnthoën est aussi un triathlète de l’extrême. Un rêve d’aventure qu’il a depuis toujours. « J’avais à peine 10 ans quand j’ai vu un documentaire de Scott et Amundsen (deux des premiers explorateurs du Pôle Sud, NDLR). Ça m’a fait un déclic, je me suis tout de suite dit qu’il fallait que je vive des aventures comme ça un jour« . Mais les deux hommes ne sont pas les seuls à avoir fait rêver Ronan le Paranthoën. Il s’identifie un peu à Mike Horn, « la lecture de ses livres m’a fait rêver et on a un parcours similaire de militaire« .

Il est aussi très fier de son amitié avec Philippe Croizon. « Il ne se passe pas une semaine sans qu’on s’appelle« . Une véritable « chance de l’avoir croisé« , qui vient au départ d’une connaissance en commun. « Je l’ai coachée et elle lui a parlé de moi. Il voulait que je l’aide pour la prépa physique, mais en fait, c’était lui mon entraîneur de natation« .

« Le mental »

Ronan le Paranthoën a toujours été sportif. Après sa carrière de militaire, il fait du culturisme pendant 13 ans. Mais une blessure au tendon l’empêche de continuer. Dans une recherche d’un sport où il pourrait retrouver la même atmosphère, au niveau de « l’ambiance, la camaraderie, l’entraide et les liens forts que ça crée« , il aurait pu reprendre le triathlon. « Mais ça ne me parlait pas d’aventure, j’avais envie de plus« , se souvient-il.

Alors, « un peu par hasard« , il est tombé sur le T24, ces triathlons de 24 h non-stop, à faire seul ou a plusieurs. Lui, il a choisi de le faire seul. « Je voulais déplacer mes limites« . Une expression qu’il tient d’un camarade et qui l’a marqué. En 2024, il en fait plusieurs, dont son deuxième, au mois de septembre, le week-end de son 57e anniversaire. Et celui-ci lui a laissé un très bon souvenir.

Quand il va se faire masser, après la natation et 25 km de course, son masseur lui demande son point fort. Facile pour lui de répondre : « Le mental« . Le jeune homme admiratif, lui dit quelque chose comme « respect, bravo« . « Là je me suis dit attend Ronan, te plains pas, il te regarde comme tu regardais Mike Horn« , se remémore-t-il avec fierté. C’est dans les moments comme celui-ci qu’il retrouve l’esprit du culturisme et de la camaraderie militaire.

Ronan le Paranthoën.
© Photo La Rochelle Info – Juliette Papet

Comme un signe

Il repense aussi aux camps militaires lors de ses triathlons, au moment du lever du soleil. « Il n’y a pas de bruits, c’est le moment de quiétude avant que tout commence, on a l’impression d’être seul au monde. C’était le moment du café sur les camps et c’est vrai que parfois, je retrouve presque ces odeurs de café lorsque le jour se lève sur un T24« . Des rappels de cette carrière que l’on entend aussi dans son vocabulaire, lorsqu’il évoque ses « camarades« .

Mais cette année, un événement est venu troubler sa préparation. Il devait faire trois T24 et l’Ultra Lanzarote, course pour laquelle il avait été sélectionné parmi seulement 12 candidats. Mais alors qu’il devait faire une séance de vélo chez lui, la sangle de son home trainer a lâché. Il a donc pris la route. « Il faisait beau, je ne devais pas être sur cette route et les conditions étaient idéales, j’avais mon casque« . Malheureusement, pourtant, il se fait percuté par une voiture.

Par chance, la conductrice était pompière volontaire, elle lui maintient la tête. Coïncidence qu’il voit plutôt comme un signe, elle est née le même jour que l’un de ses fils. Il apprend ensuite qu’il a une vertèbre cassée. Cet accident, il l’a vu aussi comme un signe, celui de lever le pied, de se ressourcer auprès de sa famille. Sa femme et ses « trois petits Ronan« , ses deux garçons, Luke et Dan, et sa fille Liza.

Se remettre en selle

C’est ici que s’achève son troisième livre, T24, qui sort ce samedi 22 novembre, et que commence le quatrième. Car en parallèle de ses exploits sportifs, Ronan le Paranthoën est aussi écrivain. « J’ai toujours aimé écrire et faire des phrases. À la base, je voulais devenir journaliste sportif« . S’il n’en fait pas d’article, le breton d’origine suit tout de même de très près les résultats rugbystiques du Stade Rochelais et du RC Vannes.

Il est aujourd’hui compliqué pour Ronan le Paranthoën de refaire du vélo sur la route. « J’appréhende à chaque fois que je prends mon vélo. Pendant les épreuves, ça va, car la circulation est bloquée, mais sinon j’ai peur« . Son accident lui a laissé des traces, mais ne l’a pas empêché de refaire un T24. C’était en octobre dernier, à Bormes-les-Mimosas. « C’était très dur, j’ai eu de grosses douleurs à l’épaule gauche, celle du choc, j’étais gêné par les vagues, j’ai vomi, j’étais vraiment pas bien« . Malgré ça, « j’ai pris un plaisir intense« , raconte-t-il. Tous les athlètes connaissaient son histoire et il reconnaît qu’il a été « le plus encouragé« .

À la fin de ce « combat contre moi-même« , le plus important pour Ronan le Paranthoën, c’est de s’être prouver qu’il pouvait le faire. Il n’a pas vécu cette expérience comme un échec. Selon lui, « c’est pas grave, ça fait partie de la vie« . Il explique que « le problème, c’est ce qu’on en fait après, si on s’arrête, ça devient un Échec. Le but, c’est de transformer ce petit e d’échec en grand V de victoire« .

La poursuite de ses rêves

Ronan le Paranthoën continue de poursuivre ses rêves et de vivre de nouvelles aventures. Il a prévu, l’année prochaine, de faire le tour de la Bretagne, 1 000 km en 10 jours. Il fera aussi quatre T24, de l’Ile de Ré à Bormes-les-Mimosas. Il s’est également lancé tout récemment dans l’aventure du trail. « J’y connais rien, mais j’ai envie de le faire, de me faire plaisir« . Le plaisir, c’est une notion très importante pour lui. « J’encourage tout le monde à se faire plaisir, à vivre ses rêves ».

Son prochain, il l’a déjà prévu pour 2027, l’année de ses 60 ans. Ce sera la diagonale des fous à La Réunion. 184 km de course avec un dénivelé positif de 10 500. « Je ne veux pas regretter de ne pas l’avoir fait« .