Depuis ce lundi 4 décembre, la direction de La Coursive fait face à un conflit social avec les techniciennes et techniciens intermittents qu’elle emploie. Ce contentieux s’inscrit dans le cadre des négociations annuelles sur les salaires. Selon un communiqué de la direction de la scène nationale, « leur demande écrite initiale, en date du 6 novembre 2023, portait sur plusieurs revendications, dont principalement des hausses de salaires de 24 à 33 %. »

« Après leur avoir proposé un rendez-vous de négociation le 23 novembre (refusé par les intermittents), après une première proposition écrite posant une première revalorisation refusée lundi matin, une deuxième proposition refusée lundi après-midi et une troisième et dernière proposition formulée ce mardi à 9h15 et à nouveau refusée ce mardi midi, la négociation est dans une impasse », assure la Coursive. Conséquence : la salle de spectacle de La Rochelle est contrainte « à cette heure à annuler les trois représentations du Théorème du pissenlit et la première représentation de Tartuffe. »

Nouvelles propositions d’augmentation

Dans ce même communiqué, la direction de la La Coursive indique réitérer sa troisième et dernière proposition d’augmentation des taux horaires de ses techniciennes et techniciens intermittents :

  • Pour les techniciens : une hausse de 8,19%.
  • Pour les régisseurs : une hausse de 7,79%.
  • Pour les régisseurs principaux : une hausse de 7,59%.

Les arguments de la direction

A l’échelle du réseau des Scènes nationales de Nouvelle Aquitaine, « ces propositions tarifaires placent La Coursive au premier rang en matière de rémunération de ses intermittent.e.s. »

« En générant près de 21 000 heures de travail technique intermittent, La Coursive offre à un nombre conséquent de professionnels la capacité de consolider chaque saison leur statut. Pour répondre à ces revendications, La Coursive doit composer avec une réalité financière très contrainte : financements publics en stagnation depuis au moins six ans, voire désormais en diminution pour certains, forte inflation qui se répercute sur l’ensemble des charges de l’établissement (dont une augmentation annuelle de 150 000 € de nos coûts énergétiques), recettes de billetterie difficilement extensibles… »

La Coursive poursuit : « L’offre de revalorisation salariale proposée par la direction aux techniciennes et techniciens intermittents
représente un budget annuel supplémentaire d’environ 45 000 €. Celle demandée par les intermittents s’élèvent à plus de 100 000 €. Le coût des annulations complètes de Tartuffe et du Théorème du pissenlit est évalué à 180 000 €. Il pourrait priver 3 820 spectateurs de représentations. Il pourrait priver La Coursive de 87 700 € de recettes de billetterie. »

Etroite marge de manœuvre

« Face à une telle demande de ses salariés intermittents, la direction est confrontée à deux choix radicaux : valider une demande qu’elle n’aura pas les moyens financiers d’assumer à moyen terme. gérer une grève, dont les impacts financiers vont fragiliser durablement son projet artistique et son fonctionnement. »

La Direction invite les techniciennes et techniciens intermittents de La Coursive, en responsabilité, à prendre en compte au plus vite les arguments objectifs qu’elle leur a présentés comme bornant son étroite marge de manœuvre. Elle demeure à leur écoute et souhaite, dans les meilleurs délais, la reprise de ses activités. »

(NDLR : ce mercredi 6 décembre 2023, à 6 h 30, la rédaction de La Rochelle Info n’avait reçu aucun communiqué des instances représentatives des intermittents du spectacle de la Coursive. Nos « colonnes » restent entièrement bien évidemment ouvertes à leurs réactions.)