L’Association de Protection du Patrimoine Rochelais (APPR) a déposé un recours contre le projet de chantier de rénovation de l’ex clinique du Mail. La Ville s’en inquiète et publie ses raisons dans un communiqué.

Dans un communiqué en date du 6 novembre 2024, La Ville de La Rochelle souhaite apporter des précisions sur le chantier de rénovation de l’ex clinique du Mail.

En premier lieu, elle rappelle que ce projet a fait l’objet de trois ans de discussion entre les riverains, les services de la Ville, les équipes de l’Architecte des Bâtiments de France et le promoteur immobilier. « Une très large concertation a fait évoluer le projet en fonction des attentes exprimées par chacun », affirme-t-elle : « Organisation de quatre réunions publiques, organisation d’ateliers participatifs, 15 réunions du Comité Technique d’Urbanisme (CTU) et un concours privé d’architecte auquel les riverains, le comité de quartier et la Ville ont été associé en tant que membre du jury.« 

« Le promoteur dispose aujourd’hui d’un permis de construire associé de prescription de l’ABF qu’il est en droit de mettre en œuvre. »

« Le promoteur a joué le jeu »

Dans ce même communiqué de presse, Sylvain Dardenne, adjoint au maire de La Rochelle en charge de l’urbanisme rappelle « qu’il s’agit d’un projet d’acteur privé dans lequel la collectivité a imposé une démarche d’urbanisme négocié dans laquelle la Ville souhaite s’inscrire. » L’élu affirme « se réjouir que le promoteur « ait joué le jeu » ajoutant que cela « a permis de répondre à certaines attentes des riverains tant en terme de mise en valeur du patrimoine qu’en terme d’usage des bâtiments existant et d’intégration du projet dans le quartier. »

« Concernant l’aspect patrimonial de la Villa des Acacias, la future rénovation, qui s’inscrit dans un cahier de prescription, répond à la fois au souhait de l’association APPR et de la collectivité de voir ce bâtiment classé mis en valeur. Un important travail de renaturation de ces abords au aussi été mené créant un écrin à disposition des rochelais dans un site qui n’aura jamais été autant ouvert au public. »

« Concernant les usages, le futur bâtiment répondra au besoin d’installation de professionnels de santé souhaité par les riverains. »

La crainte d’un renoncement

Selon la Ville, « c’est l’ensemble de cette réflexion, apprécié des riverains, du promoteur et des acteurs publics qui est menacé par le recours déposé par l’Association de Protection du Patrimoine Rochelais (APPR). Si il venait à aboutir et que le promoteur actuel renonce à ce projet, au-delà du temps perdu, c’est la qualité des relations entretenues entre les différents acteurs et la qualité de
l’écoute du porteur qui serait perdues et un site laissé en friche au cœur d’un quartier à forte valeur patrimoniale. »

« Concernant la Maison Thomas », la Ville souligne « qu’elle ne bénéficie d’aucune protection. Cela notamment parce que les anciens propriétaires ne l’ont pas souhaité et n’est repéré dans aucun document patrimonial. Suite à sa vente à un promoteur, la maison a donc été intégré à l’assise du projet. »

La crainte d’un squatte

La Ville de La Rochelle s’inquiète des conséquences de ce recours qui « traduit », selon elle, « une volonté délibérée de l’APPR de freiner tous les projets de transformation et de mise en valeur du bâti de notre cité. »

Sylvain Dardenne veut indiquer que « ce recours ne vise qu’à ralentir le projet. La question de la maison thomas n’ayant été évoqué qu’à l’issu du processus de concertation. Il va en revanche faire peser une incertitude poussant le promoteur à reporter de plusieurs mois ou années le début des travaux et faire courir sur les trois bâtiments des risques de dégradation et de squatte ».

Il alerte également sur les conséquences de « la proximité de la mer mais aussi l’appétence des squatteurs pour ce type de lieu qui pourraient, si leur inoccupation dure trop, rendre inapte à la rénovation une partie des bâtiment ce qui serait catastrophique ».

« Si l’opération actuelle échouait et que les trois bâtiments venaient à être revendus à plus ou moins long terme, un nouveau projet serait automatiquement plus dense et moins qualitatif mais surtout sans capacité de négociation ou de possibilité de refus de la ville. »