Diane Simon se destinait à un parcours « classique » dans le salariat. Elle s’est faite rattraper par ses deux passions : l’histoire et la mer. Quand le cœur choisit il ne faut pas l’ignorer !
Née sous le signe du poisson le 1er mars 1980, pour Diane Simon, la mer est une passion partagée en famille. Depuis toute petite et à chaque occasion possible, Diane s’évadait de sa ville d’enfance avec ses parents pour dompter les embruns de Bretagne à la voile.
» Je suis une fille de la mer qui n’a pas grandi à coté de la mer. C’est de famille. On est proches de la mer et pas n’importe laquelle, c’est l’océan Atlantique. C’est un lieu de ressourcement « , précise-t-elle.
De ses souvenirs d’enfance, Diane retient également les anecdotes pétillantes de ses deux grands-pères férus d’histoire. L’un lui lisait des contes tandis que le second « évoquait avec humour ses bêtises d’enfance ». Ils ont eu un rôle important dans son parcours. Tout comme une professeure d’histoire. « C’est elle qui m’a donné l’envie, car il faut dire je ne lisais pas beaucoup à cet âge », confie Diane.
Un parcours riche et pluridisciplinaire
Ses études, elle les suit éloignée de la mer et son parcours pluridisciplinaire abonde son bagage de compétences.
Première étape, un BTS tourisme. Diane se spécialise ensuite dans le tourisme culturel, et obtient un diplôme de guide interprète national. « J’ai eu un gros coup de cœur pour le métier de guide que j’ai pratiqué durant cinq années ». Mais c’est aussi un secteur « très soumis à la conjoncture et saisonnier”. Un « métier passion » qui ne pouvait pas être envisagé pour Diane sur du plus long terme.
Alors elle retourne sur les bancs d’amphi en fac d’histoire et va rejoindre l’office de tourisme de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). C’est une redécouverte totale de sa ville d’enfance. « Une ville à taille humaine mais aussi une cité royale où Louis XIV est né, avec un magnifique château qui n’est pas si connu » et dont Diane fait la promotion au sein de l’Office de tourisme tout en élaborant des excursions et parcours touristiques.
Après une parenthèse qui l’amène à découvrir le secteur BtoB en tant qu’attachée commerciale chez General Electric, sa plus longue expérience se déroule chez un tour opérateur spécialiste du voyage culturel haut de gamme. De commerciale voyage sédentaire Diane rejoint la production. Création ou accompagnement de voyages et de parcours, recherche de prestataires, logistique des voyages ou suivi commercial, rédaction des programmes, négociation… Toutes ces cordes s’ajoutent à son arc mais voilà que le terrain lui manque ! Une escale à La Rochelle va alors tout changer…
C’est son cœur qui décide de jeter l’ancre à La Rochelle
Il faut croire que c’est à dessein que les vents ont conduit la future « Capitaine Diane » vers la cité maritime. Elle avait déjà posé un pied dans la région à Royan lors d’une visite dans ses années de lycée. Depuis cette visite à Royan, elle avait « une forte envie de découvrir La Rochelle et Rochefort. » C’est en 2017, qu’elle a un coup de cœur pour la préfecture de la Charente-Maritime profitant d’une visite chez son frère installé dans le département.
» Je ne pouvais pas ignorer le signe qui m’a été donné : mon cœur s’est mis à battre la chamade. Je sortais de la gare, j’ai vu le panneau vers l’office de tourisme que j’ai suivi. Et quand je suis arrivée au Gabut j’ai trouvé ça extraordinaire. Une révélation. »
C’est à cet instant précis que Diane a su qu’elle allait s’installer à La Rochelle.
» J’ai même marché avec ma valise jusqu’à Hôtel de Ville en oubliant un mauvais mal de dos que je traînais », se souvient Diane.
Fini le tour opérateur ! Diane s’installe dans la cité maritime, proche de la mer, son élément vital. Responsable marketing touristique, elle devient également membre des Amis du Musée Maritime, travaille à La Rochelle Evénement pour développer des produits touristiques et développer le portefeuille client loisir, fait du théâtre. Une nouvelle vie bien remplie qui lui donne envie de voler de ses propres ailes et d’exploiter pleinement toutes les compétences acquises.
De Diane Simon à Capitaine Diane, à la barre de DS à la Carte
Si sa « deuxième vie a commencé là où la dernière s’est arrêtée » comme se plaît à raconter Diane en se souvenant de sa première visite à La Rochelle, l’entrepreneuriat ce n’était pas pas le plan de départ. Mais quand « c’est une évidence je ne me pose pas de questions et je fais tout pour construire mon projet ».
Cette nouvelle aventure est passée par plusieurs étapes : réflexion, réalisation et accompagnement par un cabinet de coaching Ranger Consultant. « Sandrine Estérez a été une clé dans mon parcours, car je n’envisageais pas initialement de me plonger dans un bilan de compétences. Grâce à des approches ludiques, mais aussi courtes et concrètes, seulement un mois après, le projet DS à la carte a été lancé. C’était un dispositif extrêmement innovant qui m’a permis de puiser dans mes propres ressources. »
» Puis j’ai entendu parler de la couveuse d’entrepreneurs Odacio. Je n’ai pas grandi dans un univers d’entrepreneurs. J’avais besoin de baliser le terrain. J’ai été en contact avec d’autres porteurs de projets et accompagnée de professionnels. Quand je me suis sentie plus sûre de moi j’ai vraiment volé de mes proposes ailes. »
Diane Simon raconte l’histoire dans l’Histoire
Le fil conducteur dans tout cela, hormis le contact, le patrimoine, l’histoire, la mission de Diane est de dénicher des pans d’histoire de patrimoine et d’attirer différemment « des personnes qui ne s’intéressent pas forcément à leur environnement ou cadre de vie, à travers des parcours originaux ». Et c’est pour ça qu’elle conserve sa toute première casquette de guide : « Pour ajouter de l’humain dans tout ça et de la petite histoire dans la grande Histoire ! « .
DS à la carte est une entreprise pluridisciplinaire avec un volet visites insolites et programmes sur mesure pour les groupes et les individuels. Diane embarque littéralement les gens de manière concrète sous les traits de Capitaine Diane avec ses visites,essentiellement à terre mais aussi en bateau et à vélo.
Le second volet est un accompagnement des acteurs du tourisme dans le développement de leur projet en lien avec le patrimoine et l’histoire. Et là, c’est la casquette de consultante en projet touristique, que Diane met à profit. Toutes voiles dehors.
Dans le cadre d’un « mois de mars au féminin » centré sur la journée internationale pour les droits des femmes, La Rochelle info a posé quatre questions à plusieurs femmes, afin de recueillir leurs perspectives sur le sujet.
LA ROCHELLE INFO : QU’EST-CE QUE VOUS ÉVOQUE LE SUJET DE LA DISCRIMINATION AU TRAVAIL ?
Diane Simon : « Dans mon parcours, je n’ai pas connu de discrimination particulière au travail à titre personnel. J’ai assisté toutefois à certains comportements sexistes de la part de collègues ou employeurs vis-à-vis d’autres collègues ou un manque d’adaptation, intolérance voire refus envers certaines situations nécessitant que mes collègues, afin de surveiller de près leur santé, restent travailler chez eux. Je trouve par ailleurs encore aberrant aujourd’hui que les femmes ne touchent pas le même salaire que les hommes. Pour moi, hormis tous les autres comportements c’est le summum de la discrimination ! »
LRI : DE LA MÊME MANIÈRE QU’EST-CE QUE LE HARCÈLEMENT AU TRAVAIL VOUS ÉVOQUE ?
DS : « Ce sujet me tient particulièrement à cœur pour l’avoir expérimenté à plusieurs reprises de la part des collègues comme des managers. Remarques déplacées dans mon dos, rétention d’informations, critiques personnelles et professionnelles, rumeurs, fausses informations, double langage, isolement… Tous les prétextes sont bons pour mettre en difficulté l’individu et lui faire sentir qu’il n’est pas le bienvenu dans l’environnement de l’entreprise. J’ai vu également des collègues et des amis se faire harceler. Au-delà du traumatisme et de la honte générés pendant ces périodes délicates dans lesquelles je me sentais au plus mal et me rendais au travail la boule au ventre, ces épreuves m’ont forgée et appris à rester authentique. »
LRI : SELON VOUS, QU’APPORTE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES ?
DS : « Cette journée est importante car elle place les femmes à leur juste valeur. Il ne s’agit pas seulement de parler des femmes en tant que femmes mais de transmettre un message sur toutes les actions mises en place à travers le monde pour reconnaître leur légitimité en terme de droits et de champs d’action. »
LRI : QUEL CONSEIL OU LEÇON AVEZ-VOUS APPRIS ET QUI EST DEVENU UNE LIGNE DE CONDUITE AUJOURD’HUI ?
DS : « J’ai appris de chaque expérience qu’elle soit positive ou plus douloureuse et aujourd’hui je mets un point d’honneur à continuer d’évoluer dans un climat bienveillant, de transmission et de partage dans lequel les valeurs humaines sont les gardiennes de mes actions. Les comportements préjudiciables ne doivent plus être passés sous silence et l’entraide doit être de mise. »
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