La plage des sept dormants : c’est le premier livre du désormais rochelais Cyrill Dussuchaud. Un roman policier avec des revendications écologiques.

Né en 1969 à Limoges, l’écrivain Cyrill Dussuchaud a quitté cette ville en 2021 pour rejoindre la Charente-Maritime.
Après avoir été professeur d’anglais pendant 25 ans, l’enseignant décide de changer de voie. Il se consacre désormais à l’écriture de romans policiers.
Installé aujourd’hui à La Rochelle, il travaille actuellement sur une courte B.D. qui met en scène le burn-out qu’il a lui même traversé. Il planche depuis quelques mois sur son second polard avec comme personnage principal : l’inspecteur Ernest Bahin.  Il vient de publier « La plage des sept dormants ».

« J’ai commencé par imaginer une nouvelle région française »

Cyrill Dussuchaud

Comment est née l’idée de ce livre ?

« J’ai commencé à écrire mon premier roman après mon burn-out en 2020. Rien n’était planifié. J’avais d’abord un besoin urgent de poser sur le papier tout ce que j’avais enduré. Cela m’a pris quelques semaines. Je n’ai rien relu. Je me suis demandé ce que j’allais faire de ces pages, jusqu’à l’évidence. »

Ecrire, c’est quelque chose que vous aviez en vous ?

« Mon rêve d’écrire à plein temps – qui remonte à la fac – s’est ainsi concrétisé (avec ce passage à vide NDLR). J’ai commencé par imaginer une nouvelle région française, Lanclos, plaquée sur les Côtes d’Armor. Je tenais mon petit monde avec ses lois, son histoire, ses légendes. A partir de là, tout est allé de soi. »

Ce livre a été aussi une prise de conscience dites-vous…

« J’ai en effet soudain pris conscience de la liberté que m’offrait l’écriture. Je pouvais enfin m’exprimer sur des sujets qui me hantent tels que l’éducation nationale, l’écologie, les relations affectives et filiales et les violences conjugales. Enfin dire ce que j’avais sur le cœur, partager mes expériences, mes émotions en créant des personnages attachants, détestables, violents, drôles, perdus, courageux, combatifs, psychologiquement complexes. La structure du roman policier m’a semblé être le meilleur vecteur, car elle correspond à ma personnalité. Il m’était en effet indispensable de jouer avec le lecteur, de l’embarquer dans les interrogations de mon inspecteur Ernest Bahin, et de bien choisir mes mots pour ne pas le décevoir. »

Des revendications écologiques

Où l’avez-vous écrit ?

« J’ai commencé à écrire ce premier roman à Limoges, et je l’ai terminé à Chaillevette (17). »

Peut-on parler d’un ouvrage politique ?

« Non, pas politique. Il contient avant tout des revendications écologiques. »

Quel message souhaitez-vous faire passer ?

« Ce serait prétentieux de vouloir faire passer un message. Je ne fais que témoigner. Qui ne souhaite pas une prise de conscience collective de la catastrophe écologique qui nous fonce dessus, que l’éducation nationale se porte mieux, ou que les violences conjugales cessent ? »

Est-il le reflet ou le résumé de votre vie personnelle ?

« Certains personnages exposent des expériences personnelles, oui. Blaise Faringhe, le professeur de français, est victime d’un burn-out, mais ce n’est pas tout à fait celui dont j’ai été victime. Mon inspecteur Bahin regarde trop les infos et déprime. Ça c’est moi. Mais je n’ai pas exposé ma vie. Cela n’aurait guère eu d’intérêt. »

Quels sont vos liens avec la Rochelle et/ou la Charente-Maritime ?

« J’évoque dans mon roman les plages de la Côte Sauvage et la ville de la Tremblade (17) pour y avoir très souvent séjourné depuis plus de trente ans. Le lien avec La Rochelle est aussi fort. En effet, dès l’âge de 7 ans, mon père venait interviewer les têtes d’affiche des Francofolies pour son journal. Je l’accompagnais régulièrement. J’ai poursuivi ce pèlerinage rochelais, jusqu’à y résider cette année. »

Légende photo : L’auteur Cyrill Dussuchaud a décidé de s’installer en Charente-Maritime pour s’engager dans sa nouvelle vie : celle d’auteur de policier. Photo personnelle.