Après deux ans de travaux, le Marais de Tasdon est de nouveau ouvert au public. Ce lieu situé à moins de 2 km du centre-ville de La Rochelle, a été renaturé. Piétons et cyclistes sont les bienvenus.

Le Marais de Tasdon et les Lacs de Villeneuve-les-Salines viennent de faire l’objet d’un vaste et inédit chantier de renaturation. Ancien marais salant déconnecté de la mer puis remblayé sur ses franges, le site a été réaménagé après 20 mois de travaux d’un montant de 5,3 millions.
Cette zone humide a ainsi retrouvé « son schéma hydraulique complexe et propice à l’accueil de la faune – entre eau saumâtre, douce et salée -, ses ilots, ses lacs, et ses végétaux tout en protégeant les riverains des risques d’inondations pluviales », explique la Ville de La Rochelle.

A moins de deux kilomètres du centre-ville, La Rochelle offre désormais un espace de biodiversité (154 espèces d’oiseaux) que les visiteurs peuvent découvrir sans perturber grâce à un nouveau réseau de chemins et de passerelles.

L’aboutissement de deux ans de travaux

Le Marais de Tasdon et les lacs de Villeneuve-les-Salines n’échappent pas aux pressions qui s’exercent partout dans le monde : réchauffement climatique, espèces invasives et pollution contribuent à la perte des espèces et des espaces naturels.
Le marais a également sa propre histoire locale. « Déconnecté de la mer et faute de pluies printanières, les bassins se sont asséchés. Sans eau les oiseaux migrateurs et les oiseaux d’eau ne trouvent plus leur habitat et leurs zones de nidification », rapporte la Ville. « Ils quittent le site. Les espèces invasives horticoles prolifèrent aux dépends de la faune et la flore locales indispensables à la diversité du site. »

La nature dans la ville…

Forte de ces constats, la Ville de La Rochelle s’est engagée en 2016 dans un vaste projet de réhabilitation du Marais de Tasdon et des Lacs de Villeneuve-les-Salines, concrétisé par deux ans de travaux entre 2019 et 2021.
Au cœur de ce programme de renaturation exceptionnel en France par la surface et la diversité des milieux : « Remettre en fonctionnement le système hydraulique naturel complexe du marais – entre eau douce, eau salée, eau saumâtre – et conserver des capacités de le réguler à minima quand les conditions météorologiques le nécessitent », explique la Ville.

« Cette résurrection du marais a plusieurs objectifs complémentaires et qui concourent à l’ambition La Rochelle zéro carbone : la régulation des eaux pluviales, la lutte contre les inondations, le captage du carbone, la biodiversité, sans oublier les aspects pédagogiques d’un tel milieu et plus simplement le plaisir des promenades. »

Une cure de jouvence

Une partie du marais salant remblayé dans les années 90 a été ainsi restauré : 10 hectares de zones humides ont été recréés pour réguler les eaux pluviales.
Le cours de la Moulinette qui longe le Marais de Tasdon avait été élargi et sur-creusé à différentes époques. Il a été retravaillé sur 2,5 km pour lui redonner une pente, un lit et des méandres adaptés à son réel débit. « Cette cure de jouvence lui a permis de retrouver une mosaïque d’habitats propres à ce type de cours d’eau côtier », reprend la Ville

Les lacs du quartier de Villeneuve-les-Salines s’étendent, eux, sur 15 hectares. Ils ont vocation à stocker les eaux pluviales. « Un gros travail a été réalisé pour créer une grande variété d’habitats: talutage des berges en pente douce, création de hauts-fonds, transformation de presqu’île en île pour la tranquillité de la faune, plantations de ceintures de végétation aquatique. »

Au cœur du chantier : une gestion hydraulique du site a été remise en place.
Neuf ouvrages hydrauliques et les chenaux ont été aménagés pour retrouver la maîtrise de l’eau du marais grâce aux entrées d’eau douce et de mer.