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A la Rochelle, une statue dévoilée en mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions

Le sculpteur en train de travailler son œuvre. Photo Julien Chauvet - Ville de La Rochelle.

La journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions sera commémorée vendredi 10 mai, à 11 heures, allée Aimé Césaire, Parc d’Orbigny. Une statue monumentale sera par ailleurs dévoilée.

Chaque année en mai, La Rochelle se souvient de son passé et commémore la mémoire de l’esclavage.
L’une des dates fortes de ce mois des mémoires sera la cérémonie du 10 mai. Elle sera célébrée avec les associations locales et des personnalités d’Haïti avec qui la Ville et la Communauté d’agglomération entretiennent des liens d’amitiés à travers notamment une coopération décentralisée.

Cette année, à l’occasion de cette Journée nationale, une sculpture en bronze rendra hommage à Clarisse, une nourrice esclave qui obtient sa liberté par le conseil général de la commune de La Rochelle en 1793.
L’œuvre haute de deux mètres a été commandée par la Ville de La Rochelle à Filipo, un artiste haïtien se définissant lui-même comme un sculpteur de la mémoire oubliée.

Clarisse : cette scène est inspirée de l’histoire rochelaise,

« Il est « possible et probable » que cette femme noire ait été nourrice », écrivent les archives municipales à la suite de recherches historiques réalisées par Olivier Caudron. « Elle incarne l’ensemble de ces nourrices noires dans les ports esclavagistes de métropole. Clarisse aurait été achetée à Léogâne, ville de Saint-Domingue et ramenée à La Rochelle par son maître. En 1793, « le conseil général de la commune (aujourd’hui conseil municipal) déclare au nom de la Loi, que la citoyenne Clarisse est entièrement libre et peut user des mêmes droits que les citoyennes de la République française. »

Le déroulé de la cérémonie

Plus largement, une vingtaine d’événements vont se dérouler durant tout ce mois de mai. En partenariat avec différents acteurs culturels, la Ville présentera le « Mois des Mémoires », lancé par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage dont elle est un membre fondateur.
Expositions, scènes ouvertes, rencontres, conférences, etc., permettront au grand public d’avoir une meilleure connaissance de ces évènements historiques. La Maison des Écritures recevra plusieurs artistes en résidence, auteur de théâtre, écrivain, sculpteur, philosophe, scénariste.

Un peu d’histoire

La Rochelle fut une des premières villes à s’interroger sur son passé négrier, puisque dès 1982 le Musée du Nouveau Monde ouvrait ses portes.

Le musée du Nouveau Monde à la Rochelle.

C’était la première fois, dans une ville ayant un passé esclavagiste, qu’un lieu était spécialement dédié à ce sujet.
Par ailleurs, La Rochelle est une ville qui se souvient et qui continue de renforcer ses relations avec Haïti, pour ne pas oublier cette période effroyable de l’histoire mais également penser à l’instant présent et à un avenir meilleur. Elle est avant tout une cité solidaire, généreuse qui construit une politique internationale au service de ses habitants.

Solidarité envers Haïti

Par ailleurs, un focus sera porté sur la crise dans laquelle Haïti se débat depuis des années et qui a franchi ces dernières semaines un nouveau palier dans l’horreur. Les membres du conseil d’administration de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, dont fait partie la Ville de La Rochelle ont appelé à la solidarité en faveur du peuple haïtien, alors que la capitale et une partie du pays sont otages des gangs criminels.
La déclaration est disponible dans son format intégral, en cliquant sur le lien ci-après : https://memoire-esclavage.org/declaration-du-ca-de-la-fme-haiti-brule-cessons-de-regarder-ailleurs


Photo couverture : Le sculpteur en train de travailler son œuvre. Photo Julien Chauvet – Ville de La Rochelle.

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