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Le moustique Tigre repéré dans sept communes de Charente-Maritime

La Charente-Maritime est concernée par l’implantation du « moustique tigre » (Aedes albopictus). Au-delà du risque sanitaire lié à la transmission potentielle de nombreuses maladies (dont la dengue, le chikungunya ou le zika), cette espèce invasive est connue pour générer une nuisance importante auprès de la population.

En Charente-Maritime, sept communes sont concernées

● Depuis 2018 : Saintes et Nieul-sur-Mer.
● Depuis 2019 : Chaniers et Saint-Georges d’Oléron.
● Depuis 2020 : Périgny.
● Depuis 2021 : Saint-Georges-de-Didonne et Saint-Sauveur-d’Aunis.

Depuis 2019, la Charente-Maritime est classée en département colonisé, du fait d’une implantation confirmée
sur Saintes à la fin de la saison 2018, sur Nieul-sur-Mer en 2019, sur Chaniers en 2019, sur Saint-Georges-d’Oléron et
Périgny en 2020 et dernièrement sur Saint-Georges-de-Didonne et Saint-Sauveur-d’Aunis en 2021

Depuis le 1er mai 2020, le Département de la Charente-Maritime est l’opérateur habilité de l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine (ARS NA) pour mettre en œuvre les actions de surveillance et de lutte contre les moustiques vecteurs potentiels de maladies dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime.

● Le dispositif de surveillance a concerné 22 communes dans lesquelles 166 pièges ont été installés (57 pièges ont été relevés positifs au moins une fois dans l’année).
● Le Grand Port Maritime et l’Aéroport de la Rochelle ont été surveillés en tant que points d’entrée du territoire, au titre du Règlement Sanitaire International.
● Les neuf établissements de santé disposant d’un service d’accueil d’urgence ont également été suivis.
● Trois cas importés d’arboviroses ont été investigués en 2021. En l’absence d’activité du moustique vecteur, aucun traitement contre les moustiques adultes n’a été nécessaire. Aucun cas autochtone d’arbovirose n’a été confirmé dans le département.

« Le Département mène une politique de lutte contre les moustiques sources de nuisance depuis plus de 50 anse », rappelle la collectivité dans un communiqué de presse. « Au-delà de l’enjeu sanitaire, cette politique vise également à préserver la qualité de vie et garantir l’accueil touristique. »

Les interventions sont menées dans le cadre fixé par l’arrêté préfectoral du 23 juin 2020, avec un souci permanent de prise en compte de la sensibilité des milieux. Basées sur le principe de la lutte intégrée, les actions préventives de gestion de l’eau sont
privilégiées pour minimiser la prolifération des moustiques.

Les chiffres clefs

16 agents du service démoustication interviennent dans 91 communes (de 10 EPCI), dans lesquelles ils sont autorisés à pénétrer sur toutes propriétés publiques et privées.
La zone de traitement s’étend sur 4 400 hectares de marais, répartis sur 54 000 hectares de zones humides (50% à l’échelle du département), soit 7 500 gîtes larvaires cartographiés, essentiellement situés dans les marais salés littoraux.

33 espèces de moustiques sont inventoriées en Charente-Maritime. Seules 12 espèces sont régulées en raison de leur agressivité et de leur prolifération excessive. Lorsqu’ils sont nécessaires, les traitements utilisent un produit biologique naturel reconnu pour son innocuité, notamment envers les huîtres et les abeilles. 2 600 gîtes à moustiques sont traités tous les ans (soit 2 000 hectares), représentant moins de 2% des zones Natura 2000 concernées. Grâce aux partenariats engagés avec les collectivités et la Ligue pour la Protection des Oiseaux aucun traitement n’a été mis en œuvre dans les Réserves Naturelles du département.

Baisse du volume des larvicides en 2021

L’année 2021 a été marquée par des pluies hivernales importantes et des épisodes orageux fin juin qui ont généré de nombreuses interventions ; paradoxalement, « seulement » 888 kg de larvicides ont été utilisés, ce qui représente le plus faible volume historique, soit 45% de moins que la moyenne des 10 dernières années. L’efficacité moyenne des traitements est supérieure à 90%.
En 2021, 57 signalements de moustiques ont été reçus entre les mois de janvier et de novembre. Seulement 39 (70%) concernaient des plaintes liées aux moustiques, dont 10 ont été confirmés pour le « moustique tigre ». Près d’un tiers des sollicitations provenaient de communes situées en dehors des zones contrôlées.
Depuis le 20 janvier 2021, le Département de la Charente-Maritime est lauréat du label EXPE-CT délivré par le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (Délégation pour l’Action Extérieure des Collectivités Territoriales, DAECT), pour la catégorie démoustication et lutte antivectorielle dans le respect de l’environnement.

Le rôle de l’Agence régionale de la santé

L’ARS surveille, avec Santé Publique France, les cas humains de dengue, chikungunya et Zika (via le système de déclaration obligatoire).
Dans le département de la Charente-Maritime, trois cas de dengue ont été signalés en 2021. Ces cas ont donné lieu
à trois enquêtes entomologiques autour des lieux fréquentés par ces cas. La présence du moustique n’ayant pas
été constatée sur ces sites, aucun traitement de lutte anti-vectorielle n’a été nécessaire.
Comme elle l’a fait en 2021, l’ARS assurera l’information et la sensibilisation des praticiens déclarants potentiels du département (médecins généralistes et hospitaliers, pédiatres et laboratoires de biologie médicale).
Le nombre de cas importé est toujours fortement corrélé à la situation épidémique dans le monde et peut varier de manière importante d’une année sur l’autre. L’année 2021 est considérée comme une année interépidémique pour les départements d’Outre-Mer, ce qui a réduit les risques d’importation en métropole.
Par ailleurs, la diminution des échanges internationaux (liée à la pandémie mondiale de COVID) a joué également un rôle majeur dans le faible nombre de personnes atteintes d’arboviroses, autant dans le département de Charente-Maritime, qu’au niveau de l’ensemble de la métropole en 2021.

59 pièges pondoirs déployés depuis 2020

L’ARS assure également la surveillance du moustique tigre et les démoustications autour des cas humains si nécessaire. Dans le territoire de la Charente-Maritime, le Conseil départemental de la Charente-Maritime est l’opérateur public en charge de cette mission de surveillance du moustique et de la réalisation des enquêtes et traitements parfois nécessaires autour des cas, dans le cadre d’un marché passé avec l’ARS.
Un réseau de 59 pièges pondoirs est déployé depuis 2020 par cet opérateur pendant la saison active du moustique, de mai à novembre, sur :

Un seul piège du réseau de surveillance ARS validé dans le cadre du marché public a été relevé positif en continu entre juillet et novembre 2021 pour le « moustique tigre » (Aedes albopictus) dans la commune de Saintes à proximité du quartier déjà colonisé.
Carte des résultats 2021 de la surveillance par piège pondoir du moustique est également réalisée grâce au dispositif de veille citoyenne sur le site www.signalement-moustique.fr complétée par l’application « imoustique » déployée par le Conseil départemental de la Charente-Maritime. 44 signalements de particuliers ont été expertisés au cours de la saison 2021 par notre opérateur. Des enquêtes ont été réalisées à la suite de ces signalements. 10 d’entre eux correspondaient à Aedes albopictus.
À la suite des enquêtes, la commune de Saint-Sauveur d’Aunis a été classée colonisée par le moustique tigre en 2021. C’est la sixième commune colonisée avec Saint-Georges-de-Didonne.

Une veille citoyenne

Une sensibilisation (demi journée théorique et demi journée terrain) animée par le Conseil départemental de la Charente-Maritime, à destination des référents communaux en charge de la lutte contre le moustique tigre et des élus, a été réalisée à destination des communes appartenant à la Communauté d’agglomération de La Rochelle où le moustique tigre est implanté. Ils ont pu bénéficier d’informations sur le moustique tigre, les stratégies de lutte existantes et la communication à mener auprès des citoyens sur les gestes qu’ils peuvent adopter pour lutter contre leur présence.

Un webinaire d’une journée « Moustique Tigre, mieux le connaître pour mieux agir », s’est également déroulé, à l’échelle de la région Nouvelle-Aquitaine, le 30 septembre 2021. La table ronde de la matinée, ouverte à tous, visait à mieux connaître le moustique tigre. L’après-midi, réservée aux collectivités locales, visait à des partages d’expériences. Animé par l’association Graine Nouvelle-Aquitaine, avec le concours d’experts, le nombre de participants connectés en simultané a largement dépassé 100 personnes, et les retours ont été très positifs, tant sur la pertinence des propos des intervenants, que sur l’intérêt des ateliers et des échanges.
L’ensemble des documents relatifs à ce webinaire (contenus, synthèses graphiques humoristiques, enregistrements,…) sont disponibles sur le site de Graine Nouvelle-Aquitaine : ici.
De nouvelles actions d’information, de sensibilisation et de formation seront organisées en 2022.

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