Ce samedi 24 juillet, en marge de la manifestation contre le pass sanitaire à La Rochelle, une jeune femme mène un autre combat.

Julie Quintel est avec quelques autres manifestants devant le commissariat de police de La Rochelle. Elle a le projet de créer une association « pour accompagner les femmes victimes de violences, aider et accompagner dans le dépôt de plainte et les démarches juridiques. »

Une mobilisation pacifique devant l’hôtel de Police

65 noms de femmes mortes par féminicide à ce jour. Leur noms ont été inscrits sur des feuilles collées devant le commissariat de La Rochelle | Photo LRi © Amanda Bronscheer

Cet après-midi à La Rochelle, ils étaient sept et «plus de 2500 manifestants grâce à la manif anti pass sanitaire », commente Julie avec une pointe d’humour, entre le boulevard de Cognehors et le 1 rue de la Marne où siège l’Hôtel de police.

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Julie Quintel a lancé sur sa page Facebook ToutesProtégées#GirlPower un appel à manifester contre les violences et agressions faites aux femmes notamment dans le cadre conjugal.
Cette mobilisation a pris place devant le commissariat. Les manifestants ont collé devant l’Hôtel de police, des feuilles au sol avec les noms des 65 femmes mortes par féminicide en France depuis le début de l’année.

Victime elle aussi

Le 8 juin dernier, Julie a déposé plainte pour menaces et harcèlement après contact sur un site de rencontre.

Des messages reçus sur sa page Facebook, témoignent qu’il y a encore des « propos déplacés, de la culpabilisation, un discours que cela va être long et pénible. » Elle même en a fait les frais : « J’ai entendu : « Il ne fallait pas aller sur les sites de rencontres, Madame ».
« On stigmatise les femmes. Il y a des profils de victimes les femmes fragiles ».

Victime.
Elle aussi.
Et pourtant « je ne suis pas une femme fragile, j’ai été responsable de supermarché… » , précise-t-elle.

« Car on est souvent isolées et seules, même s’il y a le CIDFF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et Familles) qui est présent et qui apporte conseil et soutien psychologique ». Pour faire bouger les choses, « pour Elle, toutes les Autres et Celles à venir » Julie Quintel a également sollicité des entrevues. Elle été reçue par le député Olivier Falorni, la directrice du cabinet du préfet de Charente-Maritime et la directrice du cabinet du département. Deux autres députés et le maire de La Rochelle, Jean-François Fountaine n’ont pas (encore?) répondu.

« Il faut améliorer le suivi après le dépôt de plainte »

« J’ai rencontré la directrice du cabinet du Préfet de Charente-Maritime hier ( ndlr:vendredi 23 juillet) qui m’a clairement dit qu’ une semaine c’était très rapide et que j’avais eu de la chance… Quand elle m’a dit ça j’ai été choquée. » Julie Quintel

Pour Julie, il a fallu un délai d’une semaine après le dépôt de plainte pour que celle-ci soit prise en charge par le service adéquat.

« Dans mon cas j’ai été menacée et harcelée. Une semaine c’est extrêmement long. J’ai porté plainte deux fois, déposé une main courante. Je suis allée tous les jours au commissariat… ».

Julie regrette que les mesures (ndlr : mesures du Grenelle de lutte contre les violences conjugales) ne soient pas encore toutes mises en place.
« Il y a de nombreuses défaillances malgré que les violences conjugales soient au centre de notre politique », constate-t-elle.

« Une fois que l’on a porté plainte, on n’a plus d’infos et c’est cela que je reproche. Le manque de communication. Des « référents violences » au sein du commissariat et de la gendarmerie sont présents mais pas au moment du dépôt de plainte. »


Page Facebook ToutesProtégées#GirlPower : https://www.facebook.com/toutesprotege
La page Facebook Féminicide recense au 22 juillet 65 victimes de féminicide : https://www.facebook.com/feminicide/

manifestante stop violences conjugales La Rochelle Photo de couverture : Julie Quintel | Photo LRi © Amanda Bronscheer