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Charente-Maritime : tout savoir sur le plan digue

Photo CD 17.

Depuis le scénario catastrophique de Xynthia en février 2010, la construction et l’entretien des digues sont devenus prioritaires sur le littoral en général, en Charente-Maritime en particulier. Ces dernières années, les forts coups de vent et tempêtes successives, les ont rendues indispensables de par leur efficacité.

Déjà inclus dans les neuf conventions signées avec les collectivités littorales, le Département incite et accompagne les EPCI qui le souhaitent dans une stratégie locale de de gestion de la bande côtière. Dans une organisation très comparable à ce qui est mis en œuvre depuis 11 ans contre la submersion, le Département porte en tant que maître d’ouvrage par délégation de la collectivité compétente et co-financeur la lutte contre l’érosion du littoral.

Lors d’une récente conférence de presse organisée pour évoquer le plan digue. De gauche à droite : Dominique Rabelle, conseillère départementale du canton de l’Île d’Oléron, Patrice Raffarin, conseiller départemental en charge du Plan Digues, Jean Prou, vice-président en charge de la mer et du littoral et Joseph Huot, vice-président de la Communauté de communes d’Oléron en charge du littoral. Photo CD17.

22 systèmes d’endiguements déjà livrés

Le Département a ainsi signé une convention avec l’ensemble des collectivités littorales de la Charente-Maritime pour lui déléguer la maîtrise d’ouvrage de création, ou de mise à niveau de leurs systèmes d’endiguements maritimes.

À ce jour, ce sont 22 systèmes d’endiguements qui ont été livrés par le Département depuis la première labellisation PAPI en 2012.
L’outil Analyse Coûts / Bénéfices permet d’arbitrer le choix stratégique des zones que l’on peut protéger (ou rendre moins vulnérable) par des ouvrages collectifs de type système d’endiguement car l’Etat conditionne un rapport équilibré à son financement de 40 %.
Lorsque des habitations ne sont pas éligibles à ces protections collectives, des protections individuelles peuvent être financées par la collectivité et en dernier lieu, l’application des procédures d’évacuation (PCS).

Combien ça coûte ?

En Charente-Maritime, le programme d’ouvrages de protection contre les submersions marines représente un coût global d’environ 230 M€. Ce budget est réparti entre huit Programmes d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) portés par les EPCI et Syndicats.
Le « Plan Digues » priorise, en concertation avec les collectivités locales, les réalisations de protections sur une période de 15 ans.
Il vise la livraison de systèmes d’endiguement adaptables aux évolutions climatiques et pouvant être complétés.
La Clé de répartition du financement :
● Etat 40% (fonds Barnier)
● Région 20%
● Département 20%
● Communes et EPCI 20%

Infographie CD 17.

Ce programme d’investissement intervient en complément des opérations de retrait stratégique conduites par l’Etat (plus de 250 maisons déconstruites) et du programme initial de travaux d’urgence d’un montant global de 50 M€.

Le points de situation des différents PAPI

PAPI Nord Aunis :
La gouvernance de ce secteur s’est structurée avec la création d’un Syndicat intercommunautaire entre l’Agglo de La Rochelle et Aunis Atlantique (SILEC) créé en 2021 pour la gestion des digues. Le fonctionnement hydraulique de ce bassin est complexe avec l’estuaire de la Sèvre Niortaise et l’interaction entre maritime et fluvial.
Deux systèmes ont été livrés (digue ouest Charron / Esnandes et digue du Bas Bizet) et un troisième est en cours à Esnandes (chantier suspendu pour l’hiver).
Les études techniques d’avant-projet pour la digue nord de Charron sont finalisées, ainsi que des digues de retrait au plus près du village pour des travaux visés en 2025. Des études sont également en cours pour renforcer la tenue des ouvrages de gestion des eaux.

PAPI La Rochelle :
L’ensemble des actions qui ont été confiées en maitrise d’ouvrage au Département par l’Agglo de La Rochelle sont terminées : Prée de Sion à Esnandes, Pampin et Fertalière à L’Houmeau, Aytré-Angoulins.

PAPI Ile de Ré :
Pour le PAPI 1 et son avenant, les protections de Saint-Clément, Loix, La Flotte, Rivedoux Bourg, Sainte-Marie Montamer et Boutillon sont terminées. La Couarde nord est à finaliser et Rivedoux Corniche doit démarrer courant 2024.
Pour le PAPI 2, les études techniques et règlementaires sont en cours sur les projets volumineux de l’ouest du Fier d’Ars, des Portes à Ars. Le contexte environnemental, paysager et les accès aux ouvrages sont complexes. Les travaux sont visés en 2026.

PAPI Châtelaillon-Plage / Yves / Fouras / Aix :
Les systèmes d’endiguement de l’île d’Aix, Fouras Port Nord et Chaudières (le long de la RD137) sont terminés, ainsi que la digue de la réserve Naturelle d’Yves. La gestion du système d’endiguement Fouras Port Nord a été transféré à la CARO. Ce transfert de gestion est en cours pour les autres.
La protection de l’extrémité de la pointe de la Fumée est visée pour fin 2024 début 2025.

PAPI estuaire Charente :
La protection du bourg de Port-des-Barques est finalisée et sa gestion a été transférée à la CARO.
Ici aussi, la configuration estuarienne complexifie le fonctionnement hydraulique et la dynamique de la submersion. Il faut s’assurer que la protection d’un secteur ne provoque pas une inondation ailleurs, ce qui a nécessité l’élaboration d’une stratégie globale et équilibrée de l’embouchure jusqu’à Tonnay Charente.
Aujourd’hui, c’est le secteur qui fait l’objet du plus grand nombre d’études techniques simultanées : lieu-dit Soumard et Barbarin à Fouras, les digues de l’entrée de l’estuaire, le Vergeroux. Trois systèmes d’endiguement ont été installés en pays rochefortais et 1 à Tonnay-Charente.
La prochaine réalisation devrait concerner le quartier Libération à Rochefort dans le courant de l’année 2024.

PAPI Brouage :
Sur ce bassin, le PAPI d’intention qui n’est pas porté par le Département mais par l’EPTB Charente est finalisé et le choix de stratégie de protection en cours d’arbitrage. Le Département rentrera dans le jeu pour porter les actions d’aménagement s’il y en a, ce secteur étant peu pourvu en enjeux de type biens et personnes. Les enjeux sont essentiellement agricoles.

PAPI Oléron :
Les systèmes d’endiguement du port de Saint-Trojan, Boyardville, La Perroche et Lannelongue (St-Trojan) sont terminés et la gestion a été transférée à la CDC Oléron.
Les dossiers règlementaires sur les secteurs d’Ors-La Chevalerie au Château d’Oléron et des Allards à Dolus sont en cours d’instruction par les services de l’Etat. Le démarrage des travaux est envisagé pour la fin 2024 – début 2025.

PAPI Seudre :
Ici aussi, nous sommes sur un estuaire, d’où la nécessité de bâtir une stratégie à l’échelle de l’estuaire : protéger une zone ne doit pas provoquer une inondation sur une autre zone. L’élaboration de ce type de stratégie équilibrée est particulièrement chronophage, notamment la maitrise et la compréhension du fonctionnement hydraulique et des interactions fluviales / maritimes, ainsi que du rôle des marais…
Un démarrage du chantier de protection de L’Eguille devrait intervenir fin 2024 et début 2025 à Ronce-les-Bains. Les actions de protection collective sur Bourcefranc et Marennes sont remplacées par des protections individuelles sur les habitations, financées à 100 % par des fonds publics.
Des études sont également en cours sur le secteur de Saujon, sujet à la conjonction submersion marine/ crue fluviale.

PAPI sur l’estuaire de la Gironde :
Ce bassin, très vaste (qui remonte le long de la Dordogne et en amont de Bordeaux) est également marqué par la présence d’un estuaire et de Bordeaux Métropole, ainsi que des enjeux très denses, ce qui complexifie la gouvernance.
Sur la partie charentaise, la protection de Barzan est visée pour début 2025 et sera suivie de celle de Chenac en 2026. Des études vont également démarrer pour Meschers et les Monards en 2024.
La particularité du secteur concerne un système d’endiguement très vaste (30 km environ) qui s’étend de Mortagne-sur-Gironde à Blaye, sur deux départements et quatre Communautés de communes. La réglementation exigeant un gestionnaire unique par système d’endiguement, les 4 collectivités ont dû se regrouper pour créer un syndicat dédié : le SYMADIG en 2022. Ce syndicat a délégué la maitrise d’ouvrage « investissement » au Département de la Charente Maritime, qui interviendra donc en Gironde, mais sans financer les travaux sur le 33. Les études de diagnostic débutent en cette fin 2023.


Photo couverture : Photo CD17

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