La cérémonie d’hommage à Léonce Vieljeux, maire de La Rochelle et à ses compagnons, morts en déportation le 1er septembre 1944, aura lieu vendredi 1er septembre à 18h30, Place de l’Hôtel de Ville de La Rochelle devant la stèle qui leur est consacrée.

Qui était Léonce Vieljeux ?

Du 14 au 23 mars 1944, Léonce Vieljeux, Joseph Camaret, Franck Delmas et Jacques Chapron sont emprisonnés dans des cellules différentes à l’hôpital psychiatrique de Lafond, transformé par les Allemands en prison.

Le 23 mars 1944, les quatre détenus sont transférés par chemin de fer à la prison de la Pierre Levée à Poitiers, où ils sont encore séparés. Léonce Vieljeux ne sait pas que dans cette même prison sont détenus son petit-fils Yann Roullet et Etienne Girard. Ils sont interrogés à plusieurs reprises pour être présentés à un tribunal. La Gestapo sait qu’ils ont mis la main sur des membres du réseau Alliance.

Le 28 avril 1944, ils partent en train pour Paris puis rejoignent un convoi partant pour le camp de Schirmeck en Alsace. A La Rochelle, on ignore la destination des prisonniers. A cette date, le docteur Lacapere, est à l’infirmerie du camp pour soigner des malades. Il aura la vie sauve et témoigne à la libération : « Léonce Vieljeux nous était apparu comme un mince vieillard. Il avait toujours sur les épaules une couverture car le tissu léger de nos costumes de forçat le protégeait mal de la fraîcheur de mai à l’altitude de Shirmeck. Ses yeux bleus surprenaient par leur vivacité et leur éclat étonnant chez un homme de son âge… ». Léonce Vieljeux a alors 79 ans.

« Ils ont été nettoyés. On n’en parle plus. Ils ont été tués et brûlés. »

Le 1er septembre 1944, à Schirmeck, vers 20 heures, une camionnette s’arrête devant la baraque numéro 10 et charge 12 prisonniers à destination du camp du Struthof distant d’une vingtaine de kilomètres. Elle revient vers 21 heures et en prend 12 autres. Les prisonniers pensent qu’il s’agit d’un changement de camp et ceux qui sont restés se préparent en prévision de leur proche départ. A 23 heures, un camion arrive et charge le reste des occupants de la baraque 10 ; puis dans la nuit, il est revenu pour emmener d’autres prisonniers et des femmes. Le lendemain matin, alors qu’il est de corvée, l’adjudant-chef Bonnal, un prisonnier d’une autre baraque qui a vu tout ce qui s’est passé pendant la nuit, reçoit d’un SS un paquet de vêtements à désinfecter. Il lui demande : « Que sont-ils devenus ? Ils ont été nettoyés. On n’en parle plus. Ils ont été tués et brûlés. »

Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, Léonce Vieljeux est exécuté avec ses compagnons de misère : Joseph Camaret, Franck Delmas, Jacques Chapron, Yann Roullet, Etienne Girard, avec également le premier groupe arrêté en janvier 1944, Franck Gardes, Louis Gravot, Georges Emonin, le Commandant De La Motte Rouge étant décédé dans son cachot quelques mois auparavant, conséquence des mauvais traitements qu’il avait subis.

Un ordre d’Hitler

L’ordre de Berlin transmis à tous les lieux nazis de détention des membres du réseau national Alliance, émane directement de Hitler qui à défaut d’un procès à grand spectacle, tenait ainsi sa promesse d’éliminer l’Arche de Noé comme le réseau avait été surnommé.

Cette nuit du 1er au 2 septembre 1944, plus de 108 membres du réseau Alliance sont exterminés en même temps au camp du Struthof.