Le Conseil départemental de la Charente-Maritime ouvrira lundi 11 décembre sa session d’hiver. Comme elle en pris l’habitude depuis le début de son mandat, Sylvie Marcilly, présidente du Département, évoque, avant les débats, quelques observations concernant l’actualité locale et nationale qui n’est pas sans conséquence sur le budget à venir de la collectivité.

Budget voté en avril 2024

Comme annoncé en octobre, ce mois de décembre ne sera pas consacré au vote du budget, décision prise pour permettre à la Collectivité de repenser un budget « avec une vision plus raisonnée, en tenant compte d’une année complète de janvier à décembre. »

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Les inquiétudes évoquées cet automne se vérifient « tant pour la baisse des DMTO de 46 millions d’euros en comparaison à l’année précédente (-20%), que pour le reversement de la TVA, en baisse également par rapport aux estimations de – 5,4 millions d’euros. »
Le département doit faire face à une augmentation des dépenses sociales qui atteint plus 50 millions d’euros sur ces trois dernières années. « Les Départements subissent aussi de plein fouet la montée de la précarité, avec de plus en plus de dépenses à assumer au titre de chef de file des solidarités sociales », indique la présidente. « Les Départements n’ont jamais connu une telle situation financière », a notamment dit F. Sauvadet, président de l’ADF, en amont des Assises des Départements de France, dans Les Echos du 9 novembre dernier.

Protéger les plus faibles

« Malgré un budget contraint, le Département continue et continuera de protéger les plus faibles, notamment en garantissant des avances de trésoreries consentie aux organismes dont le besoin avéré, afin de leur permettre de continuer à fonctionner, sans attendre le vote du Budget Primitif prévu en avril 2024. L’avance se portera à hauteur de 40 % du montant alloué en 2023″, promet Sylvie Marcilly.

Sylvie Marcilly, président- Département de la Charente-Maritime. Photo DR

Ainsi, une augmentation de financement + 3,31 % pour les SAAD (Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile) habilités est programmée.

Concernant l’évolution des dépenses des établissements et services sociaux et médico-sociaux accueillant des personnes âgées et handicapées, ainsi que ceux relevant du secteur de la protection de l’enfance, « le budget primitif 2023, avait préservé un socle financier à tous ces établissements grâce à l’approbation de taux d’évolution dynamiques, variant de 5,17% à 11,47%, auxquels nous proposons d’ajouter une augmentation de 2% pour 2024. »

Pour répondre aux demandes des EHPAD du Département, fortement contraints par l’inflation, « un dispositif assez novateur sera proposé, permettant la mise en œuvre de tarifs différenciés en EHPAD habilités à l’aide sociale départementale, selon les ressources des personnes hébergées. »

Aéroport de La Rochelle – Île de Ré

« Dans le contexte tendu que nous connaissons, chaque structure doit prendre ses responsabilités et réexaminer son organisation et son efficacité », a par ailleurs dit la présidente en évoquant le dossier de l’aéroport de La Rochelle. « La question de la prise en charge du déficit de structures comme celle de l’aéroport de La Rochelle ne fait pas exception et se pose légitimement. Pourquoi intervenons-nous ? Parce qu’un aéroport est avant tout un outil d’aménagement du territoire, un outil de désenclavement, un outil économique. »

« Si nous souhaitons seulement maintenir une piste et ses infrastructures liées à des activités de sûreté et de sécurité, il nous faudrait également apporter un soutien financier pour couvrir uniquement des frais fixes. L’aéroport constitue aussi un enjeu de sécurité collective, nous l’avons bien vu lors de la tempête Xynthia. Celui de La Rochelle dispose d’une base de la sécurité civile, d’une base de la Marine Nationale (2 hélicoptères), et permet aussi de nombreux vols sanitaires (évacuations et transports d’organes), etc. »
« Que ferions-nous sans un aéroport en Charente-Maritime ? Elevons le débat, donnons-lui une vision d’avenir, en finançant l’aviation décarbonée et légère
« , poursuit Sylvie Marcilly. « C’est pour cela que le Département investit dans des structures de pointe telles qu’Elixir Aircraft à La Rochelle et VoltAero à Rochefort, deux entreprises qui construisent les avions de demain et sont
toutes deux soutenues par la Banque publique d’Investissement et l’Etat. »

Des puits de carbone ?

En parallèle, le Département dit vouloir tout mettre en œuvre pour compenser l’impact carbone des aéroports.

« Depuis bientôt 50 ans, nous constituons des puits de carbone grâce à notre politique de préservation de nos Espaces Naturels Sensibles qui représentent aujourd’hui 54 000 hectares protégés, et ce sont 100 000 hectares qui sont visés à terme, soit 8% de notre territoire. Notre politique en faveur de la plantation de haies a également permis de planter 600 000 arbres ur notre territoire depuis une vingtaine d’année (l’équivalent d’environ 1 arbre par habitant). »